Trois pôles de compétitivité s'unissent pour créer une filière nationale du diagnostic in vitro
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Trois pôles de compétitivité s'unissent pour créer une filière nationale du diagnostic in vitro

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Les pôles de compétitivité santé Eurobiomed, Lyonbiopôle et Medicen Paris Région et le syndicat de l’industrie du diagnostic in vitro ont lancé une filière nationale du diagnostic in vitro. Elle regroupe déjà une centaine d’entreprises françaises guidées par l’envie de restaurer l’autonomie sanitaire de la France et de renforcer son attractivité.

Emilie Royère, directrice générale du pôle de compétitivité santé Eurobiomed — Photo : Eurobiomed

Si la volonté de créer une filière française du diagnostic in vitro est née avant la crise sanitaire, cette dernière a révélé le rôle et l’importance de cette activité en France. « La structuration nationale, qui regroupe les pôles de compétitivité santé Eurobiomed présent sur les régions Sud et Occitanie, Lyonbiopôle en Auvergne Rhône-Alpes, Medicen Paris Région et le syndicat de l’industrie du diagnostic in vitro vise à démontrer l’importance médicale, économique et sociale du diagnostic in vitro en France et doit participer, demain, à sa reconnaissance et sa valorisation », explique Émilie Royère, directrice générale du pôle de compétitivité santé Eurobiomed, à l'initiative du projet.

Une filière industrielle à part entière

La filière, qui compte déjà plus de 100 entreprises en France, repose sur une industrie dynamique, portée par de grands groupes, à l’image de BioMérieux près de Lyon, mais aussi un important vivier de start-up, bien représentées en Région Paca. Parmi les entreprises adhérentes à Eurobiomed, 83 sont issues de cette filière, elles emploient plus de 2 700 personnes et ont vu leur effectif augmenter de 28 % entre 2014 et 2020. Elles réalisaient en 2019 un chiffre d’affaires cumulé de plus de 428 millions d’euros et 93 % d’entre elles exercent des activités de R & D.

Au sein de cette nouvelle filière nationale, elles rejoignent un marché qui pèse 1,6 milliard d’euros, représente 14 300 emplois directs, plus de 120 sites et une forte capacité d’innovation puisque 11 % du chiffre d’affaires de ces entreprises est investi en R & D. Cette innovation sera au cœur de l’un des cinq chantiers prioritaires de cette nouvelle filière nationale qui veut peser demain de tout son poids pour faciliter l’accès au marché français : « C’est là notre priorité numéro 1 et nous sommes prêts à engager une réflexion d’envergure avec les pouvoirs publics pour accélérer la mise à disposition de kits de diagnostics et ainsi une meilleure prise en charge des patients », précise Émilie Royère.

Développer une filière souveraine

Quatre autres axes ont été identifiés et seront mis en musique dès l’année prochaine à travers l’organisation d’événements B to B, le renforcement du dialogue avec les instances publiques ou encore la participation à des salons internationaux. Ils visent à encourager les nouvelles collaborations, à promouvoir de nouveaux usages, notamment dans les parcours de soins, à accompagner les entreprises du secteur et soutenir leur croissance.

Enfin, faisant écho aux nouvelles ambitions nationales héritées de la crise sanitaire, les acteurs du diagnostic in vitro veulent voir se développer, demain, une filière souveraine. Pour cela, « nous demandons que les innovations développées dans nos entreprises et qui répondent à des enjeux de santé forts, trouvent une solution de développement, jusqu’au marché en France et en Europe, avant d’être rachetées par de grands groupes internationaux, faute de financements suffisamment conséquents », préconise Émilie Royère. Vincent Fert, PDG d’HalioDX, une entreprise marseillaise spécialiste du diagnostic du cancer, par ailleurs vice-président d’Eurobiomed, sollicite d’ailleurs « la mise en place d’un Small Business Act permettant de faciliter l’accès aux marchés publics aux PME françaises et européennes du diagnostic médical. »

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