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TPFi : « Nous voulons faire valoir une clause d’imprévisibilité »
Interview Marseille # BTP

William Meynard président de TPFi TPFi : « Nous voulons faire valoir une clause d’imprévisibilité »

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La crise sanitaire a freiné la croissance de TPFi Ingénierie, filiale française, depuis 2005, du groupe belge TPF. L’entreprise, positionnée dans l’ingénierie dans le bâtiment, les infrastructures et l’eau, a vu le jour il y a soixante ans à Marseille et compte depuis fin 2018 un nouveau président, William Meynard.

William Meynard, président de TPFi — Photo : D.Gz

Comment avez-vous vécu le confinement chez TPF Ingénierie ?

William Meynard : Tous les chantiers ont été à l’arrêt en mars et en avril. Nous avons mis nos effectifs en chômage partiel. À ce titre, la réponse du gouvernement a été parfaite. Sans ce dispositif, nous ne pouvions pas tenir. Désormais, l’ensemble des chantiers est bien évidemment reparti, mais les contraintes sanitaires sont bien présentes et viennent ralentir les projets. Sur 18 mois de chantier, c'est problématique si nous nous retrouvons avec trois mois de travail en plus sans être rémunérés, car cela fait près de 16 % en plus. Le coût supplémentaire peut parfois se chiffrer à 10 000 ou 20 000 euros pour nous, donc quand on cumule tous les chantiers sur lesquels nous intervenons cela peut rapidement se chiffrer en millions d’euros. L’an dernier nous avons eu 1 600 clients différents. Nous souhaitons faire valoir une clause d’imprévisibilité pour compenser ce problème. Nous sommes en discussion. Quelques clients publics et privés semblent réagir positivement à nos propositions. La crise sanitaire, liée aux élections et à leur impact négatif sur les appels d’offres, a eu un impact sur la croissance que nous avions retrouvée en 2019.

Comment se porte TPF Ingénierie ?

William Meynard : En 2017, après une longue série de rachat et de réorganisation de l’entreprise, nous avons dû mettre en place un plan de restructuration qui nous a permis de retrouver l’équilibre en 2018. En 2019, en revanche, nous avons renoué avec la croissance, en enregistrant près de 30 % de croissance dans la prise de commandes. Sur le début d’année 2020, nous étions bien partis pour faire près de 5 % de croissance jusqu’à la crise sanitaire. Aujourd’hui, nous sommes 440 salariés et nous enregistrons 46 millions d’euros de chiffre d’affaires au travers de trois filiales. Nous sommes présents sur l’ensemble du territoire national, à travers un réseau de huit directions régionales d’études et de suivi de chantier

Vous intervenez pour 65 % dans le secteur public et pour 35 % pour des opérateurs privés. Quelle est votre stratégie de développement ?

William Meynard : Nous sommes à 76 % sur des opérations dans le secteur du bâtiment et pour près de 20 % dans les infrastructures. Dans tous les cas, nous souhaitons monter en gamme en termes de projets. Nous voulons notamment développer les opérations dans les secteurs de la santé par exemple, comme les cliniques, les laboratoires ou les centres hospitaliers. Nous travaillons ainsi actuellement sur un nouvel hôpital à Rabat, au Maroc, dont la livraison est prévue pour 2023. Ce sont des dossiers avec beaucoup de techniques qui nous intéressent. Nous sommes également sur la réalisation du centre aqualudique de Manosque, prévu pour 2022 et sur des centres de gestion des déchets ou des stations d’épuration sur des procédés nouveaux, très environnementaux.
Par ailleurs, nous ambitionnons de nous positionner sur des affaires plus importantes. Nous visons des dossiers entre 5 et 20 millions d’euros, voire plus.

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