Depuis 2008, date de sa création à Aix-en-Provence, l’entreprise Tenergie (SAS au capital social de 377 648 euros), qui s’est installée en avril 2022 à Fuveau, mise sur les énergies renouvelables, qu’elles soient solaire, éolienne ou encore issues de la méthanisation. Le développeur et producteur français indépendant d’énergies renouvelables, qui compte 184 salariés, a décroché fin 2022 un marché symbolique avec SNCF Gares & Connexions dans le cadre du plan de solarisation de son domaine foncier. Tenergie s’est vu attribuer l’installation de 180 000 m² de panneaux solaires sur les parkings de 119 gares en France, dont 12 en Région Sud.
"La mise en service de cette première vague de centrales est prévue pour la fin 2024. Nous travaillons actuellement sur les autorisations administratives", confie Nicolas Jeuffrain, président de Tenergie, l’un des cofondateurs de l’entreprise avec Patrick Demaegdt. L’ensemble des sites représente près de 37 mégawatts, soit l’équivalent de 15 % de la consommation électrique annuelle des 3 000 gares françaises. Tenergie a pour mission la conception, la réalisation, la mise en service et l’exploitation des centrales solaires, qui représenteront 5 % de la production totale de l’entreprise.
Ce projet, qui nécessite un investissement de 45 millions d’euros pour la PME, est représentatif de la stratégie de l’entreprise : miser sur une double utilisation du foncier (toits, serres, ombrières…) pour optimiser le développement des énergies renouvelables. Dans le cadre du projet de loi sur l’accélération de la production d’énergies renouvelables, le Parlement a d’ailleurs instauré, début février, l’obligation d’équiper les parkings extérieurs de plus de 1 500 m² d'ombrières photovoltaïques.
De producteur d’électricité à énergéticien
"Le marché SNCF nous a donné une forte crédibilité et l’obligation de solariser les parkings va booster notre développement", s'enthousiasme le président de Tenergie, qui ambitionne de doubler, d’ici à 2026, le nombre et la puissance installée de ses centrales en exploitation. La PME disposerait alors de près de 3 000 centrales, solaires et éoliennes, et produirait près d’1,6 gigawatt. Actuellement, fortement implantée sur une moitié de l’Hexagone allant de Nantes à Menton, l’entreprise, qui dispose déjà de cinq agences en France (Nantes, Lyon, Toulouse, Privas, en Ardèche, et Fuveau), souhaite poursuivre son développement en s’implantant sur l’ensemble du territoire.
"Nous misons sur une croissance mixte alliant croissance organique et externe. Entre 2010 et 2020, nous avons réalisé beaucoup d’acquisitions. Nous privilégions aujourd’hui la croissance interne, tout en maintenant un rythme soutenu de rachat. L’an dernier, nous avons mis en place 400 centrales et notre activité de construction a progressé de près de 30 %", détaille de son côté François Trabucco, directeur général de Tenergie. Sur l’ensemble des projets menés en 2022 par la PME, un tiers était issu de rachats et deux tiers de nouveaux projets.
Au-delà des objectifs fixés pour 2026, l’entreprise ambitionne de se positionner en tant qu’énergéticien en démultipliant les projets dans les territoires. "Nous ne souhaitons pas être simplement un producteur d’électricité, mais gérer nos dossiers depuis le sourcing jusqu’à la mise en service et l’optimisation, tout en restant innovant". Des dossiers qui peuvent prendre plusieurs années avant de voir le jour. De 18 mois à deux ans pour un projet d’installations de panneaux photovoltaïques en toiture, jusqu’à huit à douze ans pour de l’éolien. "Nous travaillons bien en amont avec l’ensemble des parties prenantes d’un territoire afin d’obtenir un consensus. Nous souhaitons pouvoir proposer l’ensemble de notre offre. L’éolien tourne par ciel couvert et la nuit, à la différence du solaire. Si nous voulons revendre de l’énergie directement à des industriels afin de développer une autonomie énergétique et une consommation décarbonée et locale, plutôt que de simplement la revendre sur le réseau, il nous faut pouvoir proposer un mix énergétique à nos clients".
Entreprise à mission
L’entreprise a pour ambition d’accélérer la transition énergétique "pour un monde décarboné et solidaire". Un objectif si chevillé au corps qu’elle en a fait sa raison d’être en juillet 2020. "En plein Covid, nous avons décidé de prendre du recul et de devenir entreprise à mission", rappelle Nicolas Jeuffrain. Une démarche achevée en septembre 2022, date à laquelle Tenergie a concrétisé sa démarche RSE. Elle s’est ainsi dotée d’une feuille de route assortie de 60 actions et quatre engagements : décarboner, mobiliser, fédérer et transmettre.
