Sur la zone de Fos, émergent de nouvelles formes d’industrie
# Production et distribution d'énergie

Sur la zone de Fos, émergent de nouvelles formes d’industrie

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La zone industrialo-portuaire de Fos, positionnée sur les biocarburants, la chimie verte, expérimente plein pot l’économie circulaire, l’innovation et les réseaux intelligents. Son ambition ? Attirer des investisseurs et trafics fluviomaritimes respectueux de l’environnement.

Le site de Total à La Mède a été reconverti en bioraffinerie — Photo : D.R.

Face aux enjeux de la transition énergétique, industriels, Collectivités et ports repensent leur modèle de développement. Passé le choc de la restructuration européenne du raffinage, le nouveau défi porte sur la substitution de la filière de vracs solides par d’autres flux avec la fermeture programmée en 2022 des centrales à charbon françaises.
Dans ce contexte de transition énergétique est née en 2014 la Plate-forme Industrielle et d’Innovation de Caban Tonkin (Piicto), qui fédère 38 adhérents sur 1 200 ha. Areva SE, Jean Lefebvre Méditerranée, GRT Gaz, Kem One ou encore Engie nourrissent comme ambition de créer de la richesse et des emplois en exploitant de nouvelles sources d’énergies (solaire, gaz, hydrogène, algues) capables de se substituer aux énergies fossiles. Cette vitrine de l’industrie de demain où sont développées des preuves de concept a été élargie en avril 2018 à La Mède et Berre avec le lancement de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) Provence Industry’Nov voué à faire émerger un pôle d’excellence autour des bio-industries sur 80 ha. « Six projets sont accompagnés et d’autres pourraient être soumis au comité de pilotage, une fois leur dossier plus complet », précisent les services de la métropole Aix-Marseille Provence. Parmi les dossiers retenus, des démonstrateurs industriels et plusieurs projets relatifs à la problématique des déchets.

« Nous devons considérer les déchets comme une ressource »

« Nous devons considérer les déchets comme une ressource», déclare Markus Steilmann, directeur général de Covestro. Leader dans la fabrication de polymères, Covestro participe au programme européen Carbon4PUR qui utilise les effluents gazeux et les transforme sous l’action du CO2 et du CO. Un pipe pourrait relier Arcelor-Mittal à Covestro et aboutir à la construction d’une nouvelle unité́ industrielle Covestro sur la plateforme Piicto.
Les algues intéressent également les industriels. Produire des bioplastiques sans CO2 en « affamant » des algues vertes, c’est l’objectif d’Euranova. Cette biotech installée aux Tellines, à Port-Saint-Louis du Rhône, déploie son démonstrateur destiné à produire des plastiques biosourcés biodégradables ou recyclables. Arcelor-Mittal, Solamat-Merex, Kem One se mobilisent sur les programmes nVasco qui vise à piéger les fumées industrielles et à les transformer en bio brut sous l’action des algues. Une première étape de ce programme de 2 M€ s’achève pour laisser la place courant 2019 au démarrage de Vasco3, un démonstrateur de taille réelle dont la mise en production pourrait intervenir en 2023-2024.
Convaincue que l’hydrogène aura sa part dans le futur mix énergétique, la Région soutient à hauteur de 3,7 M€ le démonstrateur « power to gas » Jupiter 1000. Installé à Fos, ce dernier consiste à produire de l’hydrogène à partir du surplus d’électricité produites par les éoliennes. De nouveaux usages et services sont également à l’étude du côté d’Elengy, filiale d’Engie, pour le terminal méthanier de Fos Tonkin. L’opérateur, qui envisage de transformer le site en hub d’avitaillement en gaz naturel liquéfié.

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