Spécialiste de la menuiserie aluminium pour le bâtiment et l’industrie (fenêtres, portes, baies coulissantes…), Paal est l’une des dernières PME indépendantes, si ce n’est la dernière, du secteur en France. Une entreprise familiale, à taille humaine, qui compte une trentaine de collaborateurs à Contes, près de Nice. Depuis le début de l’année, l’activité du concepteur gammiste s’est ouverte sur l’acier. Ou plus précisément rouverte, comme l’indique le premier A de son nom (Paal signifiant Profilés Acier et Alliages Légers). "Nous n’avons jamais totalement arrêté, l’acier était notre cœur de métier au départ mais il est devenu anecdotique, précise Christine Scaramozzino, qui dirige la société Paal créée par son père et son oncle il y a plus de 60 ans. L’aluminium a pris une place prépondérante dans les années quatre-vingt, accompagnant le grand boom des constructions d’immeubles sur la Côte d’Azur. Le PVC ne se faisait pas encore."
En janvier 2021, la société espagnole Gaviota, implantée notamment à Toulouges, dans la banlieue de Perpignan, contacte la PME azuréenne pour développer ses axes de stores et volets roulants en acier dont elle est un référent mondial. En ces temps incertains, pas question pour Paal de laisser passer l’opportunité. "Il a fallu aller très vite car l’activité est très saisonnière, de février à juillet", explique la dirigeante. "Nous avons pu prouver notre agilité. Il a fallu très rapidement structurer l’activité, synchroniser les flux entrants et sortants des camions, nous structurer en interne. Nous avons embauché une commerciale et deux préparateurs de commandes, et repnser notre logistique." La question de l’espace demeurant, Paal réfléchit à s’agrandir ou poursuivre en comptant sur des " lieux de stockage déportés".
Et puis il y a le contexte de crise du Covid et la pénurie qui frappe l’acier. Arrêtés au printemps 2020, les hauts fourneaux sont très longs et complexes à redémarrer. Avec la féroce concurrence internationale, notamment chinoise et américaine, les prix et délais d’approvisionnement restent très tendus. "Il faut jongler en permanence", confirme Christine Scaramozzino. "Le mécanisme, les délais, la pénurie des feuillards d’acier, la spéculation… je ne savais pas tout cela au départ. Les prix de l’acier ont augmenté de 40 % ces derniers mois. Il faut gérer ces hausses de façon très pointue et les répercuter. Nous avons un rôle de conseil très important auprès de nos clients pour qu’ils puissent faire du stock au maximum quand leur trésorerie le leur permet et anticiper leurs approvisionnements selon leurs chantiers."
Paal ayant maintenu son activité depuis le début de la crise sanitaire, hormis deux semaines de fermeture au premier confinement, l’entreprise n’a été que peu affectée par la crise. Son chiffre d’affaires de près de 9 millions d'euros a baissé de 4 %. Alors que son activité aluminium se poursuit, il est encore trop tôt pour envisager avec précision les retombées de celle liée à l’acier. "Actuellement, nous sommes encore dans la réaction, nous n’avons pas encore exploré la totalité du marché. En septembre, nous aurons un peu plus quelle ampleur donner à cette activité", appuie Christine Scaramozzino.
