Spatial : La filière azuréenne sur le pas de tir
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Spatial : La filière azuréenne sur le pas de tir

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Pôle. Le pôle de compétitivité Pégase cherche à structurer les entreprises du spatial au sein d'une filière élargie intégrant la diversification vers d'autres marchés.
— Photo : Le Journal des Entreprises

« Développer un écosystème régional compétitif à partir de l'activité spatiale », c'est l'ambition du projet Étienne Romano sur lequel planche le pôle de compétitivité Pégase. Le modèle, c'est bien sûr ce qui a été fait, avec succès, dans l'aéronautique autour d'Eurocopter dans les Bouches-du-Rhône, à une différence près, non négligeable, « le contexte est différent, l'activité de la filière spatiale, soumise à une rude concurrence, ne connaît pas la même dynamique », insiste Loïc Chanvillard, responsable du pôle dans les Alpes-Maritimes. L'objectif n'est donc pas simplement de structurer la sous-traitance autour d'un grand donneur d'ordres, Thales Alenia Space, leader de rang mondial, mais d'« accompagner ces sous-traitants vers plus d'expertises et compétences et de les orienter vers une diversification d'activités afin de réduire leur dépendance à l'égard d'un donneur d'ordres unique ». Thales Alenia Space dont l'état-major, face à la concurrence accrue sur le marché des satellites télécoms, a annoncé en décembre un plan de compétitivité sur 18 mois, est partie prenante dans cette démarche et la signature de nouveaux contrats en fin d'année, avec Visiona au Brésil et Astrium en Europe, n'a pas changé la donne.




Accroître la visibilitéde la filière

Trouver un positionnement pour cette filière spatiale qui fédère 200 à 300 PME de la région pour plus de 2.500 emplois, en grande partie dans les Alpes-Maritimes, a été le premier travail du comité Étienne Romano. Deux nouveaux marchés du spatial ont été identifiés comme axe de développement futur : celui des nano-satellites et celui des systèmes stratosphériques. Dans l'immédiat, priorité a été donnée à un travail sur la visibilité de la filière PACA moins bien connue que celles de Toulouse ou d'Ile-de-France. Des relations ont ainsi été nouées avec d'autres donneurs d'ordres dans le spatial comme l'ESA (Agence Spatiale européenne) et le CNES (Centre national d'études spatiales) pour leur présenter le potentiel régional. Ce travail a débouché à l'automne 2013 sur la constitution de deux consortiums régionaux d'entreprises pour répondre à des appels d'offres dont on attend le résultat début 2014. Les technologies spatiales sont à l'origine de nombreuses applications dans d'autres secteurs, cette diversification passe par une valorisation des brevets déposés. Pégase envisage donc, avec l'accord de Thales Alenia Space, d'accompagner les PME pour leur permettre de développer, en exploitant ces brevets, des produits innovants ciblant d'autres marchés afin de trouver de nouveaux débouchés. Un autre levier passe par la création et le développement de PMI innovantes, via le premier ESA BIC (Business Incubation Center) français, incubateur soutenu par l'Agence spatiale européenne, lancé lors du dernier salon du Bourget et dont l'incubateur PACA Est constitue la porte d'entrée dans les Alpes-Maritimes. Les cinq premières entreprises sélectionnées ont été dévoilées fin décembre. La jeune pousse sophipolitaine Whoog en fait partie. La feuille de route du Comité Étienne Romano sera prête début 2014, l'ampleur des moyens nécessaires à sa mise oeuvre dépendra de la mobilisation des différents acteurs concernés (l'État, les collectivités locales et les partenaires institutionnels socio-économiques).

Pégase



ResponsableAlpes-Maritimes :Loïc ChanvillardTél. : 04 89 86 69 @email

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