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Someca construit la carrière de demain
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Someca construit la carrière de demain

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Construire la carrière de demain. Le chantier est vaste tant les pistes à explorer sont nombreuses. C’est en tout cas le défi qu’a décidé de relever la Société méridionale de carrières (Someca), le leader varois des granulats. À travers cette nouvelle feuille de route, la PME entend réaffirmer sa volonté de se mettre au service du territoire.

La Carrière de la Catalane est l’une des 5 carrières varoises exploitées par la Someca — Photo : Phil Cupillard

Imaginer la carrière de demain et s’en rapprocher le plus possible, telle est la nouvelle feuille de route de l’entreprise varoise Someca. "Cette carrière sera rentable, durable, humaine, s’inscrivant dans un véritable projet de territoire, elle sera bénéfique pour toutes les parties prenantes", détaille son directeur général, Frédéric Soulié.

Aller vers un modèle de plus en plus vertueux

La Someca (pour Société méridionale de carrières, NDLR) est installée dans le paysage économique varois, depuis 1982. Fondée par Maurice Garrasin, elle est désormais détenue par trois actionnaires : la Sotem (actionnaire historique), Colas et Cemex. Les granulats extraits de ses carrières ont façonné le département et alimentent toujours des chantiers d’envergure, comme la récente réhabilitation du quartier Chalucet à Toulon ou encore la réfection des pistes de la base aéronautique navale de Hyères. La PME se distingue aussi de longue date pour son avant-garde et n’hésite d’ailleurs pas à occuper les premiers rôles lorsqu’il est question des hommes et des femmes qui la composent, d’environnement, de biodiversité ou encore de RSE et surtout de territoire.

Le granulat est la deuxième ressource la plus consommée dans le monde, après l'eau. — Photo : DR

Pour le directeur général, la Someca est "arrivée à un tournant de son histoire" et il souhaite embarquer avec lui "un maximum de monde vers un modèle plus vertueux."

Une PME pionnière

Ce nouveau modèle doit permettre d’inscrire l’entreprise varoise dans la transition écologique, d’avancer encore plus vite, de changer des habitudes qui détruisent la planète. Il repose sur une entreprise pérenne, qui a su très tôt mailler l’ensemble du territoire, permettant de limiter au maximum les déplacements, sachant que le prix des granulats double tous les 30 km de transport. La Someca, leader dans le Var, exploite ainsi cinq carrières (à Draguignan, au Val, à Callas et la Motte, au Revest-les-Eaux et à Signes) et trois négoces, permettant de livrer chaque année 2,5 millions tonnes de granulats, pour un chiffre d’affaires de 43 millions d’euros.

Si Frédéric Soulié a beaucoup d’idées pour bâtir la carrière de demain, il n’en reste pas moins un gestionnaire d’entreprise. "Sachant que chaque autorisation de carrière est délivrée pour trente ans maximum et que chaque ouverture nécessite des investissements lourds, "il faudrait 100 millions d’euros aujourd’hui si nous souhaitions rebâtir Someca en partant d’une feuille blanche. Il faut en effet compter huit à dix ans pour obtenir les autorisations d’exploitation et ainsi la maîtrise foncière, qui doit s’accompagner d’une capacité financière importante. Le temps fait qu’on ne peut pas faire n’importe quoi", déclare Frédéric Soulié.

L’entreprise résiliente de Frédéric Soulié repose sur trois axes, assortis d’objectifs ambitieux : "le fonctionnement décarboné sur tous les sites, la préservation des ressources naturelles avec une prime au recyclage et à la revalorisation, la poursuite d’actions RSE en interne, mais aussi en externe."

"Ne rien s’interdire"

Et dans cette stratégie, la gestion vertueuse et écologique de la carrière de la Catalane, à Callas, pourrait bien faire figure de pilote. Sur ce site, "nous menons des expérimentations de stratégies alternatives pour nourrir une vision à long terme de notre entreprise sur le territoire. Nos objectifs à moyen terme pour La Catalane sont clairs : autoconsommation d’énergie, gisement 100 % valorisé, régénération de la biodiversité."

Frédéric Soulié, directeur général de la Someca — Photo : Herve Fabre

Ici, 25 000 tonnes de granulats ont pu être valorisées et produites en 2020 grâce à l’acquisition d’un nouveau groupe mobile de concassage ; l’achat de deux nouveaux engins à faible consommation permettra d’économiser 20 000 litres de gasoil par an, soit 25 % d’économie par machine. D’ici à 2022, 450 m² d'ombrières photovoltaïques seront créés sur le parking voitures de La Catalane puis la nouvelle capacité de stockage de déchets inertes sera augmentée de près d’un million de mètres cubes. Sur le front de la biodiversité, des mesures sont déployées sur 170 hectares à travers la protection de plus d’une vingtaine d’espèces florales, la création d’une "prairie idéale" pour les tortues d’Hermann, ou de milieux ouverts favorables au développement d’espèces protégées en déclin. "Même un lama, que nous avons baptisé Serge, a élu domicile sur notre site depuis sept ans quand des moutons égarés se sont quant à eux installés sur un autre de nos sites, la carrière du Juge, au Val", s’amuse Frédéric Soulié, qui ne s’interdit rien et explore toutes les pistes. À l’image de cette rencontre avec une entreprise suisse qui fait des panneaux photovoltaïques verticaux et qui pourrait déboucher sur la réalisation d’un essai sur la carrière du Revest-les-Eaux, qui surplombe Toulon.

Faire bouger les lignes, Frédéric Soulié est bien conscient qu’il ne pourra le faire tout seul. La carrière de demain, ce sont donc aussi les salariés qui ont tenté de l’imaginer et de la construire avec des Lego, lors d’une journée d’intelligence collective : "des choses très intéressantes ont été proposées et toutes seront explorées : des potagers partagés, des voies d’escalade, des parcours canins, un cinéma en plein air…" L’entrepreneur avance aussi d’autres idées, comme produire de l’énergie à partir des déchets produits sur site.

Servir le territoire

"Je veux ouvrir des voies alternatives, pour qu’au-delà de la recherche de rentabilité, nous rendions un vrai service au territoire." Ce territoire, justement, Frédéric Soulié veut l’impliquer de plus en plus, veut le faire battre au même rythme que la Someca, en consacrant notamment 10 % de son temps pour la collectivité à travers différents mandats (président du conseil de développement économique de la Dracénie Provence Verdon Agglomération, élu à la CCI du Var, président de l’Unicem Paca Corse, NDLR).

"Je veux ouvrir des voies alternatives, pour qu’au-delà de la recherche de rentabilité, nous rendions un vrai service au territoire."

Mais son investissement pour le territoire va bien au-delà. D’ailleurs, le directeur général le confie volontiers, après ses salariés, sans lesquels son projet d’entreprise n’aurait aucune raison d’être, le territoire, et en particulier la protection du patrimoine bâti rural, c’est son dada. À tel point, qu’il lui a dédié l’une des deux jambes de sa fondation, créée en 2012, la première étant consacrée à la préservation de la biodiversité. À titre d’exemple, la fondation de la Someca a participé à la restauration de la chapelle de Callas, dans le Var. Elle a aussi lancé les rencontres de l’économie circulaire pour tenter d’apporter des réponses à la problématique des déchets du territoire, estimés à 2,5 millions de tonnes par an et emmener dans son sillage les acteurs du BTP, mais aussi les acteurs publics. Enfin, lors du premier confinement, Frédéric Soulié rappelle que ses sites sont restés ouverts et qu’il a mis un point d’honneur à payer en priorité tous ses fournisseurs, qui sont pour l’essentiel des entreprises locales.

Le rêve de bâtir un centre de formation

En quelques années, la Someca est ainsi devenue bien plus qu’une entreprise qui extrait des granulats. Elle achète des terrains dédiés à la protection des espèces, elle soutient l’agropastoralisme, elle produit du miel de roche en partenariat avec un apiculteur local, elle valorise les déchets et tente de diffuser ses idées sur la transition au plus grand nombre, elle n’hésite pas à changer de fournisseurs, lorsqu’elle peut trouver localement ce dont elle a besoin. Frédéric Soulié le martèle : "nous aimons notre territoire et nous voulons le montrer." Demain, la PME pourra peut-être ouvrir ses sites à des activités ludiques et former des jeunes… Car Frédéric Soulié a un rêve "pour laisser une trace. Celui de bâtir un centre de formation, qui donnerait du sens à un territoire en proposant de nouvelles formations, adaptées aux besoins des entreprises locales."

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