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Smart Entrepreneurs Partners : "Beaucoup de dirigeants prennent encore le risque de vendre leur entreprise seuls"
Interview Alpes-Maritimes # Finance # Capital

Gaël Dubosq fondateur associé de Smart Entrepreneurs Partners "Beaucoup de dirigeants prennent encore le risque de vendre leur entreprise seuls"

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La banque d’affaires Smart Entrepreneurs Partners, née dans les Alpes-Maritimes en 2015, ouvre de nouveaux bureaux à Cagnes-sur-Mer. Son fondateur Gaël Dubosq explique le rôle joué auprès de plus en plus d'entreprises dans leur projet de croissance et de financement.

La banque d’affaires Smart Entrepreneurs Partners compte une dizaine de collaborateurs en son siège de Cagnes-sur-Mer dont 7 associés — Photo : Smart Entrepreneurs Partners

Smart Entrepreneurs Partners (15 collaborateurs en France, CA : NC) vient d’ouvrir de nouveaux bureaux à Cagnes-sur-Mer, près de Nice. Quels sont vos objectifs de développement ?

Nos ambitions sont nationales. Notre marché est partagé entre indépendants et grandes banques d’affaires parisiennes qui ne sont pas forcément adaptées à des problématiques de PME locales, dans leur langage, leurs tarifs, leur comportement ou leur disponibilité. Nous pouvons combler cet espace avec une stratégie multi-bureaux. Nous comptons ainsi sept implantations : à Cagnes-sur-Mer où nous sommes nés et où nous venons d’ouvrir de nouveaux bureaux pour notre dizaine de collaborateurs, à Aix-en-Provence, Lille, Lyon, Toulouse, Montpellier et Paris. Le minimum serait aussi de couvrir Nantes, Lille et Strasbourg ou Nancy dans les trois ans. Sans doute Bordeaux aussi. À Paris, nous sommes souvent mis en compétition ; en région, cela diffère selon les territoires. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, il y a quelques acteurs concurrents, notamment à Marseille, mais peu dans les Alpes-Maritimes. Beaucoup de dirigeants prennent encore le risque de vendre seuls. Le potentiel de développement est donc encore très fort.

Quelles sont les opérations récentes que vous avez menées ?

Nous pouvons citer la start-up Nutri & Co, à Aix-en-Provence, sur une opération de financement de la croissance, le groupe de restauration cannois Clav ou encore le groupe hôtelier Ného à Nice. Nous avons accompagné la cession d’une entreprise niçoise du bâtiment pour plusieurs millions d’euros, une entreprise dans le conseil en environnement dans le Vaucluse sur une levée de plus de 5 millions d’euros, l’entreprise Axiome Concept à Mouans-Sartoux, le réseau de franchise Éthique et Santé à Aubagne ou encore le groupe Le Five, leader français des enseignes de football en salle.

Quel est votre rôle en tant que banquier d’affaires ?

Notre métier de base est la levée de fonds. Nous accompagnons l’entreprise dans l’augmentation de capital afin de trouver le meilleur partenaire et négocier les meilleures conditions. On s’insère entre l’expert-comptable, qui transmet l’information, et l’avocat, qui signe les actes. 90 % du travail est de définir la stratégie de la société. Notre deuxième métier est lié au financement non dilutif, sur des besoins d’accompagnement qui ne touchent pas au capital. Enfin, notre troisième métier est lié à la cession.

À quel profil d’entreprise vous adressez-vous ?

Il y a deux univers : celui des start-up, celles qui ont déjà fait leurs preuves et ont déjà du chiffre d’affaires, et le capital-investissement, qui adresse la PME mature, familiale, industrielle ou de services.

Comment expliquez-vous que votre activité reste si méconnue ?

Notre métier est peu ou mal connu des entreprises, à la différence d’autres métiers du conseil comme avocat, expert-comptable ou gestionnaire de patrimoine, alors que notre expertise fait la différence sur la cession, la levée de fonds ou la restructuration du capital. C’est un métier souvent ignoré tout simplement car nous touchons à des problématiques stratégiques et des opérations qu’une société ne réalise pas tous les six mois. Nous sommes par ailleurs peu nombreux à exercer cette profession, surtout en province.

Quelle est votre valeur ajoutée par rapport aux banques d’affaires parisiennes ?

Pour mener une mission globale, il faut être fort à Paris et, en même temps, présent localement. Nous avons largement dépassé la centaine d’entreprises accompagnées. Mais au-delà de la proximité, notre vraie valeur ajoutée est la simplicité. Une opération de levée de fonds est souvent complexe. Notre job est de rassurer, de faire avancer les choses, d’apporter des réponses logiques, construites, de faire baisser le niveau de stress.

Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur votre activité ?

Dans l’ensemble, nous avons perdu douze mois. Il y a des secteurs très affectés, comme le tourisme, la culture, l’hôtellerie essentiellement. D’autres sont touchés positivement, mais d’une ampleur telle que les investisseurs n’y vont pas par peur que l’élan s’arrête une fois le Covid passé. C’est le cas typiquement des applications numériques très utilisées en ces temps de pandémie. Les investisseurs ne savent pas sur quelles valeurs mener les opérations.

Mais une chose est sûre, il y a de l’argent sur le marché, soit parce que les fonds n’ont pas été investi, soit parce que les entreprises ont du prêt garanti par l’Etat et que cela se traduit notamment par de la croissance externe. C’est une de nos raisons d’être.

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