Smalt Capital : "Nous lançons un fonds de capital-investissement pour aider à la relance des PME"
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Antoine Kraus gérant de Smalt Capital Nice "Nous lançons un fonds de capital-investissement pour aider à la relance des PME"

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Smalt Capital lance le FPCI Sud Horizon, un fonds de capital-investissement doté de 21,5 millions d’euros soutenu par des institutions et des banques de la Région Sud. Gérant le bureau Smalt Capital de Nice, Antoine Kraus explique l’objectif de ce fonds dans la préparation de l’après-crise.

— Photo : DR

Le premier closing du Fonds Sud Horizon lancé par Smalt Capital est de 21,5 millions d’euros, à quoi est-il précisément destiné ?

Antoine Kraus : Il s’agit de soutenir les entreprises en Région Sud. Elles le sont déjà par la dette mais les fonds propres sont la solution qui permette d’envisager le développement à long terme. Nous sommes aujourd’hui en milieu de crise, il faut penser au redémarrage. Nous ne soutiendrons pas les entreprises qui étaient déjà en difficulté avant la crise, mais celles qui ont des fondamentaux, qui comptent un chiffre d’affaires supérieur à 5 M€ et qui avait une bonne rentabilité avant la crise. Celles qui ont des projets de croissance, interne ou externe, ou de transmission. Les tickets d’investissement iront de 1 à 3 M€.

Les dirigeants sont-ils déjà prêts à préparer l’après-crise ?

Antoine Kraus : Oui, ils sont prêts à se projeter. Il y a eu un choc mais on a de nouvelles perspectives. Nous étudions déjà des dossiers bien avancés, notamment dans l’industrie ou la silver économie. Les chefs d’entreprise savent qu’ils doivent être plus innovants et aller plus vite que leurs concurrents pour être prêts à la reprise. Nous sommes là pour mettre le carburant. Ils ne sont pas abattus. Ils savent qu’ils ont l’opportunité de sortir renforcés.

"Nous sommes aujourd’hui en milieu de crise, il faut penser au redémarrage."

Avec cette première enveloppe de 21,5 millions d’euros, nous pensons pouvoir soutenir 8 à 10 entreprises, mais il ne s’agit que d’un premier millésime. L’objectif est d’atteindre rapidement 30 millions d’euros, avec des investisseurs privés et publics.

Ce fonds regroupe justement des investisseurs variés : la Caisse d’Épargne Côte d’Azur, la Caisse d’Épargne Provence Alpes Corse (Cepac), Caisse d’Épargne Capital et la Banque Populaire Méditerranée, les CCI Nice Côte d’Azur et Aix-Marseille-Provence et la Métropole Nice Côte d’Azur. C’est assez rare de réunir ces acteurs…

Antoine Kraus : C’est un fonds local avec des institutionnels locaux pour des entrepreneurs locaux. Cela marque un tournant. C’est d’ailleurs une première pour la CCI Nice Côte d’Azur et la métropole niçoise de participer à un fonds de private equity. Cela illustre bien la volonté de tous les acteurs d’être au service du territoire. Ils donnent de la force à cet outil ainsi que réassurance et confiance aux entrepreneurs. Nous avançons main dans la main. Il y a une vraie proximité. Les chambres de commerce seront un vrai appui pour sourcer les dossiers.

Basé à Marseille, Smalt Capital a ouvert un bureau à Nice il y a six mois, quel est son rôle ?

Antoine Kraus : Les Alpes-Maritimes sont moins bien adressés par le capital que l’est le territoire marseillais. Les investisseurs ont moins pénétré ce marché peut-être un peu plus fermé historiquement. Mais c’est en train de se structurer. Il y a énormément d’avantages. Entre mer, montagne, Italie et Bouches-du-Rhône, les flux sont nombreux. Il y a des pôles reconnus à Carros, Sophia Antipolis ou Grasse, forts de spécificités tels que les arômes et parfums ou le tourisme, qui n’attendent que des solutions pour prospérer et se pérenniser par un capitalisme local.

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