Spécialisé dans le mobilier extérieur et intérieur haut de gamme, Sifas avait bien prévu de se digitaliser, mais l’entreprise cannoise se donnait encore quelques années. La crise aura finalement accéléré les choses. Pour travailler son image de marque avec les outils adaptés, elle a ainsi recruté quatre personnes et investi quelque 100 000 euros pour cette seule année. Il s’agit d’être présents sur les réseaux sociaux mais aussi de présenter au client des services et conseils innovants, des plans en 2D et 3D et bientôt en réalité virtuelle. "Les gens veulent voir sur un écran le résultat final avant l’achat, veulent pouvoir se projeter", explique Julien Armaroli en charge du développement commercial. "Tout cela s’inscrit dans une démarche de valorisation de la marque. La qualité ne suffit pas. Nos distributeurs doivent désormais présenter nos produits d’une certaine façon, dans une ambiance particulière… Il faut que la marque vienne s’imposer sur le produit." Ancien sportif de haut niveau, Julien Armaroli a rejoint son père à la direction de l’entreprise il y a dix-huit mois, précisément pour "mettre en harmonie le marketing et le commercial".
Deux filiales aux États-Unis et en Chine
Née dans les années cinquante, la PME familiale a bâti son succès sur la création de mobilier haut de gamme, symbole d’un certain art de vivre sur la Côte d’Azur. "Nous avons ici une façon de vivre très tournée vers l’extérieur mais il manquait des produits adaptés. Il nous fallait abolir les frontières entre intérieur et extérieur pour créer notre propre identité", explique Jérôme Armaroli.
"Nous avons développé des produits inaltérables, confortables et faciles d’entretien. Notre bureau de R & D travaille à trouver des matériaux et process de fabrication spécifiques. Les armatures sont fabriquées en Chine, à travers notre filiale sur place, le textile est français, voire européen, pour assurer la meilleure qualité." L’entreprise réalise 75 % de son chiffre d’affaires (10,5 M€ en 2020) à l’étranger, notamment aux États-Unis où elle compte aussi une filiale, en Floride. Elle est présente dans une douzaine de pays à travers un réseau de plus de 150 distributeurs. Elle s’appuie aussi sur une base logistique automatisée de 10 000 m2 à Lille "qui nous permet de préparer et livrer une commande en 24 heures. Nous avons trop souffert des grèves, je ne voulais pas dépendre d’un port français. Nous nous sommes donc installés près d’Anvers."
Mais à ce jour, comme beaucoup, c’est à de grandes difficultés d’approvisionnement que l’entreprise doit faire face. "Sur la visserie, surtout, c’est inédit. La demande est supérieure à l’offre, c’est la première fois que je vois cela ! Nous avons donc décidé d’anticiper et nous avons pris le risque, assumé, dès mars avril dernier de préparer 2022 en lançant deux collections."
Sifas compte une cinquantaine de salariés. Après une année qui devrait se terminer avec un chiffre d’affaires à 12 millions. Elle vise l’an prochain, les 15 millions d’euros.
