C’est l’histoire d’une innovation écologique qui mène à la construction d’une usine. Une petite usine certes, mais qui n’en est encore qu’à ses débuts. Implantée au sein de Roguez Village près de Nice, elle doit être opérationnelle courant janvier sous le nom de Sempack France, filiale fraîchement créée par Semco, société monégasque spécialiste des emballages depuis 1971 (12 salariés, CA : 2,1 M€).
Un emballage 100 % recyclable
Passé par Mecaplast et Valeo, Wenaël Regnier reprend la tête de Semco en 2011 et lui donne un tournant résolument écologique en lançant notamment un emballage innovant : Sempack. Il s’agit d’une « poche souple, brevetée, capable de tenir tête en haut ou en bas », décrit-il, « un dérivé de la poche à douille et adapté à tout produit alimentaire, cosmétique ou pharmaceutique, et surtout 100 % recyclable, alors que les emballages flexibles le sont très peu. Il est trois fois plus léger qu’un emballage classique et est antigaspillage puisqu’on peut utiliser jusqu’à la dernière goutte de produit contenue ».
Derrière ce développement se cache une vraie préoccupation du dirigeant pour l’environnement et la problématique de la gestion des déchets.
Mais au début de l’aventure Sempack, aussi innovant soit-il, le produit n’était pas encore tout à fait dans l’air du temps. « En 2013, lorsque nous avons commencé à développer du plastique végétal, on nous disait que c’était trop cher. Il y avait un manque d’intérêt des très grands groupes », précise Wenaël Regnier, rappelant que le dernier grand brevet en matière d’emballage remontait alors à la création en 1962 du DoyPack (sachet souple tenant debout utilisé entre autres pour les compotes pour enfants, NDLR) par la société française Thimonnier qui vend toujours 40 milliards de ces sachets chaque année. « Il y a eu depuis une vraie accélération, un effet Covid aussi. Ce qui a changé radicalement la donne est aussi l’arrêt des importations des déchets européens par la Chine puis par d’autres pays d’Asie du Sud-Est. La question s’est enfin posée de l’avenir de nos déchets. Chaque pays doit trouver des solutions. »
Une deuxième ligne de production dès février
Des solutions dont Sempack entend résolument être un élément à part entière, actif et innovant. L’entreprise a ainsi prévu deux business models : des packs fabriqués et livrés sous vide d’un côté et de l’autre, des machines conçues, vendues et installées directement chez le client qui peut alors customiser l’objet à sa guise.
Pour assurer ce développement, Sempack s’est donc installé dans 350 mètres carrés au sein de Roguez Village près de Nice. L’Italie voisine et la ville frontalière de Vintimille lui faisaient les yeux doux, mais Wenaël Regnier voulait une implantation française. L’usine doit être opérationnelle en ce début d’année avec une première ligne de production avant l’installation d’une seconde dès le mois de février. L’objectif est à présent de recruter des compétences locales notamment pour renforcer la R & D alors que l’entreprise travaille déjà à de nouveaux formats et de nouveaux matériaux, notamment du film papier dans la droite ligne de son ADN écoresponsable. Son premier grand client est le breton Soreal, acteur majeur de l’alimentaire qui conçoit et fabrique des sauces pour les professionnels de la restauration. Sempack signera l’emballage de sa nouvelle gamme de sauces fromagères.
