L’imprimerie et l’apiculture n’ont a priori que peu de choses en commun. À Vence, dans les Alpes-Maritimes, l’imprimerie Trulli (4,3 M€ de CA, 25 salariés) héberge pourtant une dizaine de ruches. Avec le Crédit Mutuel et le centre E.Leclerc local, l’entreprise a créé une association qui entretient ces ruches. Une idée qui peut surprendre, sauf lorsque l’on sait l’implication environnementale du dirigeant de cette imprimerie familiale. « L’esprit est simple : comment rendre à la planète ce qu’on lui prend ? », explique Sylvain Trulli.
93 % des déchets de l’imprimerie recyclés
À la tête de la PME créée par son père en 1980, le chef d’entreprise s’est lancé très tôt dans la RSE. « On a très vite pensé que le déchet n’était plus une contrainte, mais une valeur. Les 4 à 5 tonnes de rognures de papier que nous générions allaient, à l’origine, dans un collecteur et étaient ramassées chaque semaine. Puis, nous avons décidé d’organiser cela nous-mêmes. » C’est ainsi qu’ont été installés, au pied de chaque machine, des tuyaux pour aspirer ces rognures, permettant de faire des balles compactes, vendues directement auprès de fabricants de papier recyclé.
« Cela a permis de faire quelques économies, de réduire le circuit et donc les allers-retours des camions. Cela allège aussi la charge le travail des collaborateurs : ils n’ont plus à porter de charges. » L’imprimerie réalise aussi des balles de cartons ou de bois venant de palettes. Certifié Iso 14001, elle revalorise 93 % de ses déchets.
Moins de chefs pour responsabiliser les salariés
La RSE ne se cantonne toutefois pas aux questions environnementales. Les préoccupations du dirigeant visent aussi le bien-être des employés. Sylvain Trulli réfléchit à la mise en place d’un système où chacun s’autoévaluerait pour supprimer la hiérarchie.
« Le but est de donner plus de liberté d’expression. Une hiérarchie, c’est comme une chape, ça ne permet pas de s’exprimer à sa façon, à son rythme. Deux personnes partent bientôt à la retraite. L’idée est de ne pas les remplacer par d’autres chefs, afin que chacun se responsabilise. C’est peut-être utopique, mais ça se tente. Et si l’entreprise ne remplace pas des chefs par des chefs, il y aura des contreparties, financières ou en temps, pour les salariés. Tout le monde est gagnant ! »