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Rofim aide les médecins à échanger des documents
Marseille # Santé

Rofim aide les médecins à échanger des documents

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La jeune société marseillaise Rofim propose aux médecins une plateforme sur laquelle il est possible d’échanger des fichiers lourds (scanner, radios…) et ainsi de raccourcir et de simplifier le recours à des spécialistes. L’entreprise envisage une levée de fonds au début 2020.

— Photo : D.Gz

La startup Rofim a vu le jour pour combler un manque. « Lorsque j’ai commencé ma carrière en chirurgie vasculaire au sein de l’hôpital de la Timone à Marseille en 2010, j’ai tout de suite été confronté à une absence de solutions techniques et sécurisées pour transférer des données entre collègues, et en particulier des scanners ou des IRM », confie en préambule David Bensoussan, le fondateur de Rofim. « L’idée a été de créer une plateforme pour proposer aux médecins, un lieu pour stocker des fichiers lourds et les partager. Une plateforme simple, utilisable par tous aussi facilement que Wetransfer, par exemple ». La plateforme a été lancée en janvier 2019 et l’idée de David Bensoussan s’est vue confirmée en février 2019 quand l’Assurance maladie a validé la télé-expertise. Désormais un médecin peut solliciter l’avis d’un confrère face à une situation médicale donnée, assurant ainsi une prise en charge plus rapide et pertinente des patients atteints d’une pathologie complexe. Ces demandes d’avis sont désormais valorisées et rémunérées par l’Assurance maladie. « La Loi a, en quelque sorte, confirmé que nous étions dans le vrai en nous positionnant sur ces problématiques ».
La plateforme a demandé plus d’une année de développement et dispose d’un hébergeur agréé santé pour la sécurisation des données.

Lutter contre les déserts médicaux

Rofim ambitionne de toucher tous les médecins, en cabinet de ville ou à l’hôpital. « Les généralistes nous intéressent tout autant que les spécialistes. Ce sont leurs échanges qui vont faire fonctionner le site. Il existe un vrai besoin. Les délais d’attente des spécialistes ne cessent de s’allonger. Là, le médecin généraliste envoie sa demande et la réponse peut être rapide. En moyenne, le délai est de 48 heures. Nous ne sommes pas dans de la téléconsultation pure, le médecin traitant reste au centre de la relation avec le patient. C’est un outil important pour lutter contre les nombreux déserts médicaux français. Il permet de rompre l’isolement qui fait peur aux médecins ».
Rofim compte 300 médecins inscrits à l’été (principalement en région Sud et à Paris) et vise les 2 500 médecins connectés d’ici à janvier prochain. « Notre modèle économique repose sur une redevance de 10 % sur la consultation effectuée. Le site est ainsi accessible sans abonnement. Toutefois, notre croissance nécessite d’évangéliser et prend du temps. Nous sommes sur un système novateur ». La start-up vise les établissements de soins, comme les Ehpad ou les maisons de convalescence où l’utilisateur pourrait être un médecin ou l’infirmier. Elle vient de finaliser une levée de fonds (400 000 euros de love money) et vise un second tour de table plus important en janvier 2020 afin de commencer à couvrir l’Europe. « D’ici là, nous aurons mieux structuré notre offre et nous aurons étoffé notre équipe aujourd’hui composée de huit personnes (trois associés, trois développeurs et deux stagiaires) ». Rofim est installée en plein centre-ville de Marseille, dans les locaux de l’incubateur de Klanik, dont le PDG est associé à la start-up.

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