Dans le Var, Réseau Entreprendre a besoin de bonnes volontés pour accompagner les jeunes pousses du territoire. « Nous sommes soutenus par un collège de banques régionales et la Caisse des dépôts et consignations donc nous n’avons aucun problème de financement. En revanche, nous avons besoin de chefs d’entreprise bénévoles », scande Christian Pascail, président de Réseau entreprendre dans le Var. Il se crée chaque année 15 000 entreprises dans le Var ; 250 pourraient être accompagnées par Réseau entreprendre mais notre capacité d’intervention est aujourd’hui limitée par l’humain », déplore-t-il.
Le réseau varois représente 60 chefs d’entreprise bénévoles, 30 lauréats en accompagnement, 600 emplois créés ou sauvegardés en cinq ans et 90 % des entreprises accompagnées qui passent le cap des trois ans. Réseau entreprendre labellise des entreprises qui créent des emplois et ont vocation à se développer. « Nous accompagnons pendant deux à trois ans et délivrons des prêts d’honneur de 15 000 à 90 000 euros », détaille Christophe Boureau, directeur du réseau dans le département. Bon nombre des lauréats réussissent, mais ils ne réussissent pas seuls. Ils sont accompagnés par des chefs d'entreprise expérimentés, qui ont l'envie de transmettre leur expérience.
Un appel aux dirigeants varois
Chaque projet est en effet validé par un collège de trois chefs d'entreprise minimum. Une fois lauréat, l'entrepreneur verra en moyenne 15 de ses pairs pendant toute la durée de son accompagnement et aura un parrain pour l'épauler au quotidien. « Il faut de la disponibilité, avoir l’envie de donner un peu de son temps. Nous ne traitons pas des dossiers, nous accompagnons des hommes et des femmes, nous les challengeons dès la première minute de la rencontre, nous voulons être utiles au projet », ajoute Christian Pascail.
Un réseau « bienveillant »
Et le retour est immédiat, comme en témoigne Delphine Haubertin, dirigeante d'Energie Côté Sud, membre du réseau depuis 2014 et marraine de Romain Vincent, qui a créé Plus de Bornes, une start-up de la mobilité qui développe et exploite un réseau de bornes de recharge sur voie publique. Pour elle, « ça a été une vraie rencontre et nous nous sommes enrichis l'un l'autre ». La dirigeante n'a jamais vécu cet accompagnement comme une contrainte et confie être fière que son « filleul vole désormais de ses propres ailes ».
Pour recruter de nouveaux bénévoles, le président ne manque pas d'arguments et ses membres ne tarissent d'ailleurs pas d'éloges sur ce réseau « bienveillant », au sein duquel tous sont convaincus que pour « créer des emplois, il faut créer des employeurs ». Pour Delphine Haubertin, c'est même « un privilège de pouvoir accompagner et soutenir un dirigeant d'entreprise ».
Des lauréats prometteurs
Et les lauréats aussi sont nombreux à témoigner de l'efficacité de l'accompagnement. Pour Nathalie Idiart, lauréate 2017 avec sa plateforme Ooviiz de booking des intermittents, sa rencontre avec Réseau entreprendre et ses membres lui a donné la confiance pour aller tous les jours un peu plus loin dans son projet. Elle lui a aussi ouvert les portes d'un écosystème.
Pour Charles Doerr, aussi, rencontrer Réseau entreprendre au démarrage de la Bière de la rade en 2015, a été une chance. « Avant même de devenir lauréat, la constitution du dossier, d’une qualité exceptionnelle, nous permet d’éviter certaines erreurs. Puis, la rencontre avec différents chefs d’entreprise nous a permis de mettre le doigt sur des problématiques que nous n’aurions pas vues. Leurs partages nous amènent vers un développement sain ». Quant à Nathalie Idiart, elle voit son parrain comme « un roc » sur lequel elle s’appuie. « C’est quelqu’un qui m’accompagne pour traverser les moments difficiles et qui abonde aussi dans les moments positifs », ajoute-t-elle.
Et aujourd'hui, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Ooviiz est passée par l'Accélérateur By TVT et référence aujourd'hui 50 entreprises et 1 000 intermittents inscrits. De son côté, la Bière de la rade a réalisé dès sa première année le chiffre d’affaires prévu en année 3 du business plan. En 2018, l’entreprise toulonnaise réalise 900 000 euros de chiffre d’affaires et emploie 8 salariés. Maintenant, ils espèrent tous deux bientôt pouvoir rendre « un peu » de ce qu'ils ont appris et ainsi rester fidèles à l'un des principes forts de Réseau entreprendre : la réciprocité.
