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Rapport de l’Institut Montaigne : 21 recommandations pour renforcer l’économie azuréenne en 2040
Alpes-Maritimes # Transport # Attractivité

Rapport de l’Institut Montaigne : 21 recommandations pour renforcer l’économie azuréenne en 2040

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L’Institut Montaigne publie un nouveau rapport "Territoire azuréen : ambitions 2040". Cette étude collective a mobilisé une centaine d’acteurs socio-économiques des Alpes-Maritimes pendant dix-huit mois. Il en ressort 21 recommandations, notamment en matière de mobilité et de logement, freins majeurs au développement sur ce territoire.

Pierre Ippolito (au fond à gauche), président de l’UPE06, Chloé Letitre, dirigeante de Connectica Sécurité, Jean de Mendiguren, directeur de Stan Côte d’Azur, Nicolas Barthe, fondateur de Stan, Pierre-Laurent Soubra, directeur régional Sud-Est KPMG, et Florian Mersch, directeur exécutif Babilou — Photo : Olivia Oreggia

Pendant dix-huit mois, une centaine de chefs d’entreprises azuréens de tous secteurs ainsi que des acteurs des mondes culturel et associatif, ont planché sur l’avenir et l’attractivité des Alpes-Maritimes. Un travail bénévole pour identifier les besoins et les problématiques spécifiques au territoire afin d’en tirer un plan d’actions à l’horizon 2040.

"Silver économie" et cybersécurité

Le rapport est porté par l’Institut Montaigne, think tank indépendant, en collaboration avec Stan, cabinet de stratégie d’influence marseillais, l’UPE06, la CCI Nice Côte d’Azur, KPMG et l’Edhec Business School. Cette mobilisation inédite sur le territoire azuréen (le think tank avait rendu un rapport similaire sur la métropole Aix-Marseille Provence en 2020) a accouché de 21 recommandations pour faire face à plusieurs défis majeurs, à l’instar du vieillissement démographique, les plus de 75 % représentant 12 % de la population du département. "Il faut attirer durablement la jeunesse, étudiants et actifs, souligne Baptiste Larseneur, chargé d’études à l’Institut Montaigne. Et renforcer la vocation internationale du territoire."

La Côte d’Azur étant très dépendante du tourisme, l'étude préconise de diversifier ses activités vers des filières d’avenir comme la "silver économie" (marchés liés aux personnes âgées de plus de 60 ans), d’accélérer la transition énergétique via le photovoltaïque ou de structurer la filière cybersécurité en créant un campus dédié.

Un métro entre Nice et Monaco

Mais au-delà, les priorités concernent le transport et le logement. Des sujets qui touchent les entreprises de plein fouet. "Nous faisons face à de grosses problématiques de recrutement et les difficultés pour se loger et se déplacer en sont souvent la cause, témoigne Chloé Letitre, dirigeante de la PME de services de sécurité Connectica Sécurité, à Villeneuve-Loubet. Elle a fait partie du comité de pilotage regroupant 20 chefs d’entreprise sur la centaine de participants à l’étude. Tout comme Florian Mersch. Directeur exécutif du réseau de crèches Babilou, il dresse le même constat : "Il y a une pénurie de personnel dans les métiers de la petite enfance. Une des raisons est l’incapacité à loger les personnels à proximité des crèches. Nous en avons une dizaine entre Nice et Cannes, et quasi aucune des professionnelles qui y travaillent n’habitent Nice ou Cannes."
Consignées dans un livret de 100 pages, les recommandations de l’étude sont concrètes, comme par exemple l’intégration du logement intermédiaire dans la prise en compte des quotas de logements sociaux, à titre d'"expérimentation". Les entreprises pourraient réserver ces logements intermédiaires pour leurs salariés. Les idées ne manquent pas non plus concernant les transports : il est suggéré de créer un métro entre Nice et Monaco, les actifs étant très nombreux à faire les allers-retours entre métropole et principauté.

"Sur un volet économique, le monde de l’entreprise a la légitimité, le droit et le devoir de s’exprimer, affirme Pierre Ippolito, président de l’UPE06. Nous pouvons prendre le leadership, sans faire de politique. Nous devons avoir des projets structurants à long terme. À Nice, le tramway n’a rien apporté aux entreprises. Il ne va pas dans la zone d’activités de Carros ou de Nice Est, pas à Sophia Antipolis… La dernière infrastructure structurante pour les Alpes-Maritimes remonte à l’aéroport de Nice. On surfe sur ce choix politique fort depuis cinquante ans."

Fédérer les collectivités

Construire un métro nisso-monégasque coûterait, selon le patron des patrons azuréens, un milliard d’euros. Pierre Ippolito a déjà pris rendez-vous avec son homologue Philippe Ortelli, président de la Fédération des Entreprises Monégasques. Il a aussi écrit aux présidents des collectivités maralapines et de la Région Sud pour leur présenter ce rapport. C’est d’ailleurs une des préconisations : "Favoriser les coopérations sur le territoire entre les différentes collectivités", les fédérer notamment autour d’une "agence unique de promotion" ou encore d’une "autorité unique organisatrice de la mobilité".

Dans un département où élus et collectivités locales sont ouvertement opposés, Pierre Ippolito entend bien rencontrer chacun pour faire entendre la voix de l’intérêt général.

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