C’est à Nice qu’a été lancé Qwant, en 2013. L'entreprise y a conservé son centre de recherche et développement. Et, en plus de ses bureaux historiques près de la gare, elle va investir de nouveaux locaux, plus grands encore que ceux de son nouveau siège social du XVIe arrondissement parisien. Illustration parfaite de la start-up en hyper croissance. De celles qui ont toujours besoin de pousser les murs et de recruter. « En plus des 600 m2 que nous avons déjà, nous nous installons dans 1 000 m2 supplémentaires sur l’avenue Jean-Médecin (artère principale de Nice, NDLR) », détaille son président et fondateur, Eric Léandri. « Nous allons embaucher une quarantaine de collaborateurs, en plus des quarante qui travaillent déjà ici. »
Qwant est le moteur de recherche français qui, contrairement à Google, ne « trace » pas ses utilisateurs et ne revend donc pas leurs données personnelles. Pas de quoi faire de l’ombre à son concurrent américain (111 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2017, soit plus de 95 milliards d'euros, et près de 90 000 employés dans le monde), mais de quoi en être une alternative adoptée par l’Assemblée Nationale, la Région Sud Provence Alpes-Côte d’Azur ou encore France Télévisions.
Croître et croître encore
Start-up en hyper croissance donc et en recrutement permanent (164 salariés répartis sur cinq sites). Qwant devrait ainsi afficher pour 2018 un chiffre d’affaires dépassant les 10 millions d’euros (contre 2,9 M€ l’an dernier). « C'est à la fois beaucoup et pas grand-chose », modère Eric Léandri.
« Quand une start-up croît, il faut qu’elle continue à croître. Pour cela, je dois remettre de l’argent, je dois remettre des serveurs. Si je n'embauche personne et qu’on est cinquante dans la boîte, je suis déjà très rentable et je vais à la plage ! Mais alors dans ce cas, ne me parlez plus de croissance. Nos amis américains ne font que grandir et, nous, il faut qu'on commence à y réfléchir. Autrement, on va faire des petites start-up qui vivront bien, qui vivront un peu, mais qui ne seront pas globales et c'est vraiment dommage. »
Une diversification tous azimuts
Le moteur de recherche ne cesse de se diversifier. Après Qwant Music et Qwant Junior, vient de naître Qwant Maps (cartographie). Suivront Qwant Mail (messagerie sécurisée) et Qwant Pay, pour lequel il pourrait collaborer avec la start-up niçoise My Flying Box, spécialisée dans la livraison express de colis à l’international. « C'est un écosystème que l'on doit construire en partenariat », précise celui qui est aussi coprésident de la French Tech Côte d’Azur. « Le prochain partenariat se fera d'ailleurs pour Qwant Sport avec My Coach (plateforme numérique niçoise pour entraîneurs et éducateurs sportifs, NDLR). »
Qwant a aussi prévu de s’implanter à Cannes. 800 m2 de locaux ont été achetés « pour une partie beaucoup plus culturelle. Il nous faudra aussi une vingtaine de collaborateurs pour commencer… avec pas mal de surprises ! » Dans la ville du cinéma, l'activité devrait logiquement être tournée vers le 7e art et l’audiovisuel.
