Le laboratoire pharmaceutique marseillais, Provepharm Life Solutions, qui se positionne dans la réhabilitation et de la revitalisation de molécules connues, comme le bleu de méthylène, vient de lever 120 millions d’euros auprès de son pool historique de partenaires bancaires (Société Générale, BNP Paribas, Banque Populaire Méditerranée, Crédit Agricole Alpes Provence et Bpifrance) et d’un nouvel entrant, la société Tikehau Capital. "Cette nouvelle et conséquente levée de fonds, qui représente tout de même près de 2,5 fois notre chiffre d’affaires 2020, confirme avant tout l’engagement et la confiance mutuelle des banques qui nous suivent depuis le début. Nous restons fidèles à nos investisseurs et nous faisons le choix des partenaires les plus structurants", confie Michel Féraud, fondateur et dirigeant de l’entreprise basée sur le technopôle de Château-Gombert.
Implantation prochaine d’un nouveau produit aux États-Unis
Provepharm Life Solutions réalise 95 % des près de 50 millions d’euros de son chiffre d’affaires sur le marché américain. En décembre dernier, l’entreprise a ainsi fait l’acquisition de la société Apollo Pharmaceuticals, basée en Floride, avec un double objectif. Non seulement d’étoffer son portefeuille de produits, mais également de se renforcer commercialement aux États-Unis afin d’anticiper de prochains lancements. "Ce rachat rentrait pleinement dans notre stratégie de développement alliant notamment croissance externe, développement interne, maîtrise de la production et transformation commerciale. Nous avions levé une quarantaine de millions d’euros quelques mois avant et nous avons ensuite racheté Apollo", poursuit Michel Féraud.
La nouvelle levée de fonds va ainsi permettre à l’entreprise de pouvoir se positionner sur des rachats selon la même logique que celui d’Apollo. "Nous ambitionnons l’implantation prochaine d’un nouveau produit aux États-Unis. Nous levons ainsi en anticipation, afin de pouvoir être plus forts dans le processus de négociation quand nous serons face aux opportunités de rachat. Il est en outre plus aisé également de lever des fonds quand on n’en a pas un besoin urgent… Il est de toute façon important et nécessaire de disposer de réserves. Nous en avons fait l’expérience depuis un an. Une pandémie, un confinement, tout cela ne s’invente pas sur des tableaux Excel".
Provepharm a d’ores et déjà quelques rachats potentiels dans le collimateur. "Idéalement, j’aimerais trouver un dossier pan européen. Nous sommes positionnés en France, aux États-Unis, nous pourrions alors nous développer en Europe. Le marché pharmaceutique est mondial et il existe une vraie difficulté, pour les Américains notamment, de comprendre la complexité du marché européen".
Provepharm, qui compte une centaine de salariés, devrait par ailleurs prochainement son site agrandir, en aménageant un terrain mitoyen. Il y a deux ans, la PME avait investi 9 millions d’euros pour se doter d’une unité de production à Marseille.
