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Profil mise sur les travaux en hauteur dans le secteur nucléaire
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Profil mise sur les travaux en hauteur dans le secteur nucléaire

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La société marseillaise Profil, spécialisée dans les travaux en hauteur pour les secteurs de l'industrie et du bâtiment, connaît une forte croissance grâce à sa filiale, Profil Energie, notamment spécialisée dans le nucléaire.

— Photo : D.R.

Créée en 1993 par François Ranise, ancien fonctionnaire à la Ville de Marseille œuvrant dans les quartiers difficiles, par ailleurs passionné d’escalade, la société Profil a d’abord misé sur les travaux en hauteur dans le secteur du bâtiment. Après quelques années d’existence, l’entreprise a élargi son activité au monde industriel, et notamment à l’univers de la pétrochimie dans le pourtour de l’Étang de Berre. Un secteur qui représente aujourd’hui 65 % de l’activité de la PME, qui compte 50 salariés, contre 35 % pour le bâtiment. « En 2018, les activités du groupe ont connu une croissance de 20 %, surtout tirée par la performance de notre récente filiale Profil Énergie, qui, elle, a connu une progression de 50 % », confie François Ranise.

L'activité portée par les centrales nucléaires

Profil Énergie, dédié aux énergies décarbonées, est en effet passé d’un chiffre d’affaires de 800 000 euros en 2017, à 1,2 M€ en 2018. « Nous avons réalisé dans cette filiale d’importants investissements en termes de structuration et de certification. Nous intervenons ainsi désormais dans le démantèlement de centrales, dans le nettoyage, dans la sécurisation d’accès ou de personnes, dans le désamiantage sur l’ensemble du parc de centrales nucléaires en France (Tricastin, Chinon, Bugey…), pour le compte d’EDF, de Framatome et parfois en tant que sous-traitant de second rang ».

En 2017 ont débuté les opérations de rénovation dites de « grand carénage » et, par ailleurs, six réacteurs nucléaires devraient être démantelés d’ici à 2035. « Tous ces éléments prouvent qu’il y a encore une forte possibilité de croissance pour Profil Énergie. D’autant que la filiale, qui compte dix salariés, dispose aussi de perspectives dans le domaine de l’éolien offshore. « Nous restons en veille et nous essayons de gérer la croissance de cette activité. Il y a deux ans, Profil Énergie ne comptait que quatre salariés. Le recrutement est difficile car nous cherchons toujours une double compétence qui ne se trouve pas facilement. Il faut ainsi non seulement que le salarié maîtrise la soudure, l’inspection d’ouvrage, la peinture, ou encore le levage, mais également qu’il soit détenteur d’un CQP (certificat de qualification professionnelle) de cordiste », précise le dirigeant.
Dans le domaine industriel, et plus précisément la pétrochimie, Profil dispose d’une forte compétence dans la gestion des torches qu’elle met en œuvre sur l’ensemble de l’Hexagone. « Nous avons également un fort développement, depuis 2016, avec Arcelor Mittal, à Fos-sur-mer. Nous y réalisons des travaux de charpente métallique, d’inspection… ».

Davantage de professionnalisation des entreprises

Enfin, côté bâtiment, Profil est notamment intervenue sur la construction de la tour La Marseillaise et travaille, depuis déjà six mois, sur les caissons de l’extension en mer de Monaco qui sont en préfabrication dans le port de Marseille. « La solution du travail sur cordes a bien été comprise par Bouygues. En général, désormais, dans le bâtiment, les grands opérateurs ont parfaitement intégré notre métier à leurs projets. Ils nous font confiance et nous leur apportons notre savoir-faire ».

La profession est actuellement en attente d’une nouvelle réglementation visant à imposer davantage de qualification et de formation aux cordistes. « Les principales entreprises de travaux en hauteur ont toutes une politique de professionnalisation de leur personnel. Tout cela va dans le bon sens… », assure François Ranise, qui est également président de l’association DPMC (Développement et promotion des métiers de la corde).

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