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Pourquoi Renault Software Labs s'implante à Sophia Antipolis
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Pourquoi Renault Software Labs s'implante à Sophia Antipolis

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Le constructeur automobile a inauguré mardi 5 septembre à Sophia Antipolis son nouveau centre de recherche Renault Software Labs. Dédié au véhicule autonome, il s'appuie sur l'expertise des équipes spécialisées dans le logiciel embarqué d'Intel, reprises le 3 juillet dernier.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Avec l'arrivée du centre de recherche Renault Software Labs, Sophia Antipolis s'affirme de plus en plus comme une des étapes clés dans la course que mène l'industrie automobile vers le véhicule du futur. Un véhicule propre, électrique, connecté, capable de s'adapter aux usagers et, bien sûr, autonome. Bref, un sacré challenge à relever pour les constructeurs qui face à la complexité technique de la chose n'ont d'autres solutions que de se rapprocher du monde des nouvelles technologies en général, celui du logiciel embarqué en particulier. Cela tombe bien, c'est un des domaines de prédilection de la technopole azuréenne.

Filiale dédiée

« La valeur ajoutée de l'industrie automobile se déplace clairement vers le logiciel, celui-ci représentant aujourd'hui 90% des innovations en cours de développement », explique Alexandre Corjon, président de Renault Software Labs, filiale R&D de Renault dédiée au logiciel embarqué et au véhicule autonome, dont la création en juillet illustre la volonté du groupe de s'engager lui aussi sur ce chemin. Et ce d'autant plus rapidement que les constructeurs traditionnels font face à de nouveaux entrants sur le marché, séduisants et décomplexés à l'instar de la firme américaine Tesla.

Reprise stratégique

D'où cette première opération de croissance externe, en l'occurrence la reprise des activités R&D d'Intel France portant sur le logiciel embarqué, basées à Toulouse et Sophia Antipolis. Annoncée le 27 mai, elle est effective depuis le 3 juillet. Au total, 420 personnes qualifiées, dont 161 à Sophia Antipolis, qui vont « regarder l'automobile sous l'angle systèmes et logiciels », indique son directeur général, Thierry Cammal. « Les problématiques sont les mêmes, l'activité est la même, seul le domaine d'application diffère, explique de son côté » Bruno Bocaert, directeur du site azuréen. Lequel se penchera plus particulièrement sur le sujet de l'assistance à la conduite et le véhicule autonome - « le Graal vers lequel on tend » - quand celui de Toulouse s'intéressera aux services connectés.

Vivier de compétences

« Avec cette acquisition, on estime à trois à cinq ans le temps gagné par le groupe sur sa capacité à maîtriser le savoir-faire dans les logiciels pour le véhicule autonome », reprend le président Corjon, insistant sur "l'importance stratégique d'internaliser ce savoir-faire". Tout comme sur celle de conserver les deux sites. « Il s'agit de profiter des compétences présentes sur place », à savoir, sur Sophia, un vivier « d'algorithmiciens avec une forte expertise internationale et des process et méthodes permettant un développement de logiciels plus robustes ». Un apport de compétences doublé d'un écosystème complémentaire à celui de Toulouse dans lequel Renault entend bien prendre toute sa place. Et vite. « Des discussions sont déjà engagées sur l'Intelligence Artificielle avec l'Inria et le laboratoire I3S ». Car le timing est serré, le groupe ayant déjà annoncé le lancement, en 2020, de dix modèles de véhicule autonome.

Automotive Valley

Pour le territoire, enfin, l'implantation de Renault Software Labs s'avère doublement profitable. D'un côté, elle « favorise l'opportunité pour Sophia Antipolis de se transformer en une Automotive Valley», avance Jean-François Chapperon de l'agence de développement économique Team Côte d'Azur. Une diversification sectorielle vers le véhicule autonome et le numérique embarqué que la technopole azuréenne pousse depuis quelques années, renforcée par les arrivées récentes des équipementiers Magneti Marelli ou Bosch et celle attendue du constructeur Mercedes dévoilée - par mégarde ? - par Jean Léonetti lors de l'inauguration du lab de Renault. De l'autre, elle prouve une fois de plus sa capacité à rebondir, même si la totalité des effectifs sophipolitains d'Intel (330 personnes) n'a pas encore été reprise. Une soixantaine de personnes a rejoint Arm. Pour le reste, un plan de revitalisation sera lancé dans les six mois, indique-t-on à la Direccte.

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