Pour surmonter la crise, la start-up touristique Nocnoc se diversifie
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Pour surmonter la crise, la start-up touristique Nocnoc se diversifie

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L’arrivée du Covid-19 a stoppé net tous les projets de Nocnoc, première marque de grands appartements pour courts séjours. Pour surmonter la crise, la start-up, qui compte des bureaux à Lille, Lyon et Marseille, se diversifie et vient de lancer une boutique en ligne pour proposer ses meilleures références d’aménagement.

La start-up touristique Nocnoc emploie 24 collaborateurs à Lille, Lyon et Marseille. — Photo : Nocnoc

En fin d’année 2019, Nocnoc, la spécialiste de la location de grands appartements pour une courte durée, avait accueilli 40 000 personnes depuis sa création en 2016, dans ses 70 appartements, totalisant 10 000 m² à Lille, Lyon, Marseille, Toulouse, Montpellier, Nantes et Bordeaux. Avec ses 24 collaborateurs, elle avait réalisé un chiffre d’affaires de 2,6 millions. « Nocnoc avait trouvé sa stabilité et s’apprêtait à lever 6 millions d’euros pour conquérir Paris et ouvrir sa première ville européenne », confie Paul Lebas, l’un des deux associés fondateurs. C’était avant le Covid-19, le virus stoppant net tous les projets et remettant à plus tard l’espoir d’une levée de fonds pour la start-up, qui a son siège social à Lille et des bureaux à Lyon et Marseille, où elle est soutenue par la Business Nursery de Kedge Business School.

Une diversification issue de son savoir-faire

Alors que « le confinement a remis en cause la pérennité de notre modèle économique, estime la cofondatrice Alice Tourlonias, nous avons décidé de nous diversifier. » En six mois, deux nouvelles activités, issues de son savoir-faire dans la décoration d’intérieur durable ont ainsi vu le jour.

Dans un premier temps, un service d’aménagement clé en main pour des investisseurs immobiliers leur a permis " de réaliser deux devis, exécutables en 2021, pour un montant total de 150 000 euros », se félicite Paul Lebas.

Depuis la fin du mois de novembre, l’entreprise a également créé une boutique en ligne pour proposer ses meilleures références, à savoir des housses de canapé, rideaux et draps en lin. En une semaine, la start-up a réalisé 2 000 euros de chiffre d’affaires et espère atteindre les 5 000 euros avant la fin de l’année. « C’est conforme à nos espoirs et nous misons beaucoup sur nos clients, passés par nos appartements pour réaliser des ventes additionnelles. »

Une activité ralentie

Des clients qui n’ont pas tous déserté les appartements de Nocnoc en 2020. Grâce à l’application d’un protocole sanitaire très strict, la jeune entreprise a en effet continué d’accueillir quelques clients et des personnels soignants, réussissant à maintenir un taux d’occupation de 5 à 10 % pendant le premier confinement.

S’en est suivie une très bonne saison estivale avec des taux de remplissage avoisinant les 100 % à Marseille et culminant à 74 % au mois d’août dans les autres villes. « À titre de comparaison, nos appartements étaient occupés à hauteur de 60 % en avril 2019. S’il n’y avait eu que l’été en 2020, l’année aurait été parfaite ! », résume Paul Lebas.

« S’il n’y avait eu que l’été en 2020, l’année aurait été parfaite ! »

Mais après l’été survint le deuxième confinement. Au mois de novembre 2020, malgré un taux de remplissage correct, Nocnoc a ainsi réalisé 80 000 euros de chiffre d’affaires, contre 300 000 euros en 2019 en raison d’une politique tarifaire qu’elle a voulu attractive. « Décembre sera un peu mieux », concède Paul Lebas. Nocnoc devrait terminer l’année 2020 avec un chiffre d’affaires d’1,5 millions d’euros. Bien loin de l’objectif, prévu en début d’année, fixé à 5 millions d’euros.

Optimiste pour 2021

Pour faire face, la start-up a sollicité toutes les aides de l’État. Elle a déclenché le chômage partiel, qui varie entre 25 et 75 % selon les mois, elle a obtenu un prêt garanti par l’État et entamé des négociations avec ses bailleurs, la start-up n’étant pas propriétaire de la majorité de son parc. « Ces bailleurs sont une trentaine et la totalité de nos loyers s’élèvent à 100 000 euros par mois. La grande majorité d’entre eux fait preuve de solidarité, d’autres ne jouent pas le jeu », regrette le dirigeant, qui espère que l’abattement fiscal de 50 % accordé aux propriétaires qui annulent le loyer des locataires professionnels, fera changer d’avis les plus réticents.

« Enfin, le versement d’une aide de 15 % à 20 % du chiffre d’affaires, notamment accordée aux entreprises du tourisme, va nous permettre de nous en sortir… À condition, toutefois que l’activité reparte en printemps 2021. »

Paul Lebas reste optimiste : « le marché des apparts hôtels est celui qui avait enregistré la plus forte croissance avant l’arrivée du Covid-19 et dans un contexte de désertification des immeubles de bureaux, nous avons une carte à jouer en proposant leur transformation en appartements dédiés à la location de courte durée. »

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