Ports de Toulon : Un nouveau visage en 2018

Ports de Toulon : Un nouveau visage en 2018

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INFRASTRUCTURES Les acteurs des ports de la rade toulonnaise ont dévoilé leurs ambitions. D'ici à 2018, un quai de 400m accueillera les plus gros navires de croisière à Toulon, les infrastructures dédiées aux ferries auront été modernisées et Brégaillon sera un port multimodal.
— Photo : Le Journal des Entreprises

«Nous voulons mettre en valeur les capacités maritimes et économiques de la rade de Toulon, construire le port de demain, un port ambitieux et multidestinations.» Voilà résumées en quelques lignes les ambitions de la CCI du Var pour les ports de Toulon à l'horizon 2018. À cette date, les plus gros paquebots du monde accosteront sur un quai de 400 mètres en centre-ville de Toulon; les infrastructures dédiées aux ferries auront été modernisées et Toulon aura confirmé sa position de port leader vers la Corse; le port de Brégaillon sera entré dans l'ère multimodale et l'ensemble des ports de plaisance de la rade auront fait peau neuve et décroché le Pavillon bleu. Ces ambitions sont portées par un chef de file, la CCI du Var, mais implique aussi l'ensemble des partenaires des ports: le Conseil général, Port Toulon Provence, l'agglomération et la mairie de Toulon. Elles s'inscrivent dans un projet de territoire, où le développement d'activités tournées vers la mer a plus que jamais sa place et dont le technopôle de la mer et ses entreprises sont le fer de lance. «Le port de Toulon a des atouts. Nos projets visent à offrir à nos entreprises un cadre attractif», remarque Jacques Bianchi, président de la CCI du Var.






Un quai de 400 mètres

Alors que Toulon et La Seyne-sur-Mer sont devenues des escales reconnues par les compagnies de croisière avec 310.000 passagers reçus en 2012, la chambre de commerce veut se donner les moyens d'accueillir les plus gros paquebots au monde. Claude Orfila en a la certitude: «Nous avons dans ce domaine un train à prendre qu'il ne faut pas louper!» Dès lors, les études préliminaires ont été lancées fin 2012 par le syndicat mixte Port Toulon Provence pour la construction d'un quai croisière de 400 mètres à Toulon. Coût de l'investissement: 30M€. «Nous prévoyons que ce terminal soit opérationnel à l'horizon 2015. Il doit nous permettre de doubler la capacité d'accueil des paquebots jusqu'à 360 mètres de long et ainsi atteindre notre objectif de 750.000 passagers en 2018», souligne Claude Orfila. Alors que la Royal Carribean envisage le déploiement de nouveaux géants des mers, ce terminal représenterait un argument de plus pour le port toulonnais, protégé par la présence Marine nationale et accessible par tous temps. De l'autre côté de la rade, à La Seyne-sur-Mer, le môle d'armement peut déjà accueillir des navires de 300 mètres, mais le projet toulonnais ne lui ferait pas concurrence, les réservations des compagnies de croisières pour leurs escales s'annonçant d'un niveau similaire en 2013 et déjà supérieures en 2014.




Les ferries?

Quid alors des ferries? Alors que certains les verraient bien à Brégaillon, moyennant un investissement de plus de 150M€, la CCI du Var propose une solution alternative, bien moins coûteuse, à savoir la modernisation du terminal ferry actuel et son adaptation aux contraintes des nouveaux navires mixtes marchandises-passagers. Une solution d'autant plus raisonnable dans le contexte économique actuel: l'avenir de la SNCM à Toulon n'est pas scellé et les deux années à venir verront une refonte de la desserte de la continuité territoriale. «Une refonte, qui peut influencer fortement à la hausse ou à la baisse le trafic», souligne Pierre Mattei, directeur général de la Corsica Ferries, opérateur historique qui a transporté 1,2million de passagers entre Toulon et la Corse en 2012. Toutefois, malgré le manque de perspectives, Pierre Mattei souligne que «des investissements sont parfois nécessaires pour suivre l'évolution du trafic et offrir une meilleure qualité de service. Il convient toujours de garder à l'esprit que, dans un port, ce qui compte est la qualité mais aussi et surtout le prix. Dès lors, avec les autorités portuaires nous contribuons à la maîtrise des coûts et au développement du port.»






Brégaillon multimodal

Autre point d'ancrage majeur de la rade, Brégaillon revit depuis l'arrivée de la compagnie turque UN-Roro, dont le trafic a augmenté de 4,5% en 2012 et dont les retombées locales sont estimées à hauteur de 6millions d'euros. Les rouliers de cet opérateur réalisent deux escales par semaine entre Toulon et Istanbul, desservent 40.000 remarques par an et UN-Roro annonce l'arrivée de navires plus grands dès cette année. La destination économique de Brégaillon confortée, la CCI souhaite y développer le multimodalisme, créer un hub de transport interconnecté à toute l'Europe.



Hélène Lascols