Le premier tour des élections municipales de 2014 aura lieu le dimanche 23 mars et le second, dans les communes concernées, le dimanche 30 mars 2014. Durant ces deux journées, plus de 36.000 maires en France joueront leur place. L'occasion aussi de redistribuer les cartes des intercommunalités qui disposent de la compétence économique.Une compétence que beaucoup de dirigeants ne considèrent pas forcément utilisée au mieux des intérêts des entreprises et du développement économique. Ainsi, Jean-Luc Chauvin, président de l'UPE 13, lassé des dernières réformes gouvernementales et de la taxation excessive dont font l'objet les entreprises, rappelait récemment lors du dernier Forum des entrepreneurs : « Les chefs d'entreprise ont aujourd'hui le devoir de s'engager en politique ». Dans les Bouches-du-Rhône, certains ont suivi ou devancé son appel.
Des chefs d'entreprise engagés
Ainsi, Jean-Brice Garella, P-dg du groupe éponyme de prêt-à-porter féminin, est-il en campagne pour conquérir la ville de Gardanne sous les couleurs du parti socialiste. Le dirigeant de 44 ans a déjà fait partie du conseil municipal de Gardanne. Il souhaite désormais en briguer la mairie. « C'est justement mon expérience au sein de l'équipe en place qui m'a poussé à démissionner, confiait-il il y a quelque temps au Journal des Entreprises. « Car j'y ai vu un sentiment anti-entreprises qui m'a choqué. Manifestement, avec la disparition de la taxe professionnelle, certains ne comprennent pas pourquoi il faudrait attirer les entreprises. C'est aberrant, car les entreprises, ce sont les emplois ! C'est la vie même d'un territoire ! En tout cas, gérer une ville peut nécessiter certaines compétences comparables à celles mises en oeuvre à la tête d'une entreprise... »De son côté, Didier Parakian, également P-dg de l'entreprise de prêt-à-porter qui porte son nom, élu à la ville de Marseille en charge du développement des entreprises marseillaises à l'exportation, rappelait lors du troisième Prix Image Entreprise Méditerranée, en octobre dernier : « Trop souvent on oppose chefs d'entreprises et hommes politiques. On dit qu'il y a un fossé entre le monde économique et le monde politique. Certains pensent que le politique ne comprend rien à l'entreprise. Ce n'est pas mon cas et je vois de plus en plus de dirigeants s'investir en politique. Ils sont les bienvenus ».À Aix-en-Provence, Jacky Lecuivre, dirigeant de la société Coppernic, était candidat aux primaires socialistes, remporté par Édouard Baldo avec 64,38 % des voix. « 61 ans, marié, père de trois enfants, je suis un homme de gauche. J'ai adhéré au parti socialiste en 1980 et suis resté fidèle à mes convictions, même quand cet engagement était un risque pour ma carrière », rappelle-t-il.
Un nouveau pacte économique
Dans les Alpes-Maritimes, Christian Tordo, directeur général de Texas Instruments France jusqu'en octobre dernier, adjoint au Maire de Nice en charge des finances et conseiller métropolitain encourage lui aussi les entrepreneurs à s'engager : « Ca a changé ma perception de ce qu'étaient l'action politique et ses contraintes liées à l'inertie d'un système qui doit s'assurer du respect des procédures. À nous d'essayer d'y apporter les mécanismes de prises de décision propres à l'entreprise et de rapprocher ces deux mondes qui ont le même objectif de création de valeur. » Un rapprochement que tentent de nouveau la CCI NCA et l'UPE 06 en renouvelant l'opération Pacte Eco, qui consiste à obtenir des futurs élus des engagements sur les priorités défendues par les acteurs socio-économiques du département. À savoir : la fiscalité locale des entreprises, l'accueil et leur développement, le logement pour actifs, les transports, l'environnement et l'emploi. Une consultation des chefs d'entreprise est actuellement en cours via le site pacteeco062014.fr pour affiner le questionnaire, à l'heure où s'élaborent les stratégies électorales. Dès janvier, un dialogue s'engagera avec les candidats, avec des propositions à la clé.Ces exemples montrent que les chefs d'entreprise s'impliquent, plus ou moins directement, en politique. Aussi, le Journal des Entreprises a-t-il décidé de proposer chaque mois d'ici le scrutin un dossier consacré aux municipales. Ce mois-ci nous faisons le point sur les dossiers économiques des trois grandes métropoles (Marseille, Nice et Toulon). Quel est le bilan des sortants ? Le mois prochain, nous traiterons des dossiers économiques qui seront les enjeux des élections à venir. Le futur statut de métropole sera ainsi au centre des débats, notamment au sein des trois communes des Bouches-du-Rhône : Marseille, Aix-en-Provence et Aubagne. À Nice, c'est la ligne 2 du Tramway qui cristallise les contestations, alors que le Parlement européen vient de juger recevable une pétition, portée par un collectif d'associations et soutenue par des élues EELV, contre certains projets de l'Opération d'intérêt national Eco-Vallée dont les impacts environnementaux n'auraient pas été correctement évalués.
ÉlectionsÀ l'occasion des scrutins de mars prochain, le Journal des entreprises a choisi de dresser le bilan économique des trois métropoles régionales.
