P : Nagy : « Faciliter le développement industriel »
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P : Nagy : « Faciliter le développement industriel »

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INTERVIEW Pascale Nagy a succédé à Madeleine Jauffret à la présidence de l'Union des industries et métiers de la métallurgie du Var. Elle dévoile ici les grandes lignes de son mandat, elle donne son regard sur la métallurgie varoise et les mesures gouvernementales.
— Photo : Le Journal des Entreprises

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ue représente l'UIMM dans le Var ?

À l'UIMM, nous représentons la métallurgie, un secteur certes moins important que d'autres dans le département, mais qui ne manque pas de points forts. L'activité navale bénéficie d'une présence militaire importante et d'entreprises de renommée internationale, à l'image de DCNS. Il existe quelques entreprises, comme Vishay, pour laquelle je travaille, qui fabriquent des composants. Notre métallurgie a aussi des compétences en mécanique et en ingénierie. Côté chiffres, notre chambre syndicale compte 120 entreprises adhérentes pour 7.500 salariés.




Quelle place pour l'industrie dans le Var ?

Il est important qu'on parle de l'industrie dans le Var, qu'on facilite l'émergence de projets industriels sur le territoire, qu'on accueille à bras ouverts l'industrie, qui reste un moteur essentiel de toute économie.




Si l'industrie est un moteur de l'économie, elle est néanmoins touchée par la crise.

En effet, mais selon les secteurs, le ralentissement de l'économie n'a pas les mêmes effets. Ainsi, les entreprises du secteur aéronautique souffrent peu de la conjoncture. En revanche, la grande plaisance, tributaire de l'économie mondiale, se porte un peu moins bien. Plus globalement, notre métallurgie ne s'en est pas trop mal sortie en 2012, mais les premiers échanges de l'année ne sont guère optimistes.


Quels seront les grands axes de votre mandat ?

Je souhaite poursuivre ce qui a été fait jusqu'alors. Je vais conforter nos missions, qui sont à la base de notre raison d'être, à savoir apporter notre soutien aux adhérents pour toutes les questions juridiques, les problématiques de formation ou en matière d'apprentissage. Aujourd'hui, un processus de mise en commun inter-chambres syndicales du grand Sud est en oeuvre, permettant l'atteinte d'une taille critique, gage de qualité. Ainsi, les chambres syndicales du Sud (Bouches-du-Rhône, Alpes de Haute-Provence, Var) ont mis en place une plateforme juridique commune, sans sacrifier pour autant nos missions. En effet, à travers cette plateforme, nous proposons à nos entreprises un nombre plus important de juristes, des plages horaires de disponibilité plus importantes et plus d'efficacité. La mise en commun a du bon et au sein de l'UIMM Var, nous allons veiller à ce que nos adhérents varois aient tout à gagner et rien à perdre de ce processus. Les antennes locales seront conservées pour assurer une proximité avec nos entreprises ; les sessions de formation seront proposées dans tous les départements, de manière tournante.


Que pensez-vous de l'accord de compétitivité emploi ?

Il s'agit d'un très bon équilibre, il propose de réelles avancées pour les salariés et réorganise les dispositifs de formation pour plus d'efficacité. Les entreprises vont ainsi gagner en flexibilité, tout en préservant les emplois. Désormais, il faut oeuvrer pour que cet accord soit transcrit dans la loi. Cet accord est très important, mais il faut aller jusqu'au bout de cette démarche. J'ajouterai que dans l'entreprise du troisième millénaire, ce sont les hommes et les femmes qui font la différence et nous avons toujours considéré, à l'UIMM du Var, que la gestion des compétences et des ressources humaines sont des facteurs clés de l'innovation et de la compétitivité. Nous accompagnons nos entreprises dans ce sens, à travers les formations initiale ou professionnelle.


Et du pacte de compétitivité ?

Ce pacte est une bonne chose, mais il s'agit d'un premier pas. Il reste beaucoup à faire, en particulier à l'export. Aujourd'hui, l'absence de parité euro/dollars est très pénalisante. Cette parité est la clé de notre compétitivité, mais on ne voit ni amélioration, ni prise de décision sur ce sujet. Il faut pourtant faire quelque chose, d'autant que pour les entreprises qui ont un savoir-faire de pointe, l'export est naturel. De la même manière, nombre de sous-traitants dans le Var travaillent avec de grands donneurs d'ordre, qui eux-mêmes travaillent à l'international et ces sous-traitants sont dès lors indirectement concernés par ce problème de change.


L'industrie reste-t-elle une voie d'avenir pour les jeunes ?

C'est certain, l'industrie a besoin de jeunes et nous devons les convaincre que nous avons à leur proposer de beaux métiers. Cette communication de séduction se joue à l'échelle de la France. Dans le Var, nous serons très impliqués sur ce sujet car nos entreprises ont encore des difficultés à recruter et en particulier à trouver les profils formés à leurs métiers. Pour pallier ces carences, nous devons davantage travailler avec les écoles, sensibiliser le monde enseignant, les inviter à découvrir notre monde industriel. La formation initiale par la voie de l'apprentissage industriel s'impose aussi comme une voie d'excellence de l'insertion professionnelle et de la réussite de nos entreprises.


Vous succédez à une autre femme, Madeleine Jauffret. L'UIMM du Var est-elle particulièrement féminine ?

Je ne sais pas. Dans tous les cas, nous avons un bureau très équilibré, composé de quatre femmes et cinq hommes ; au cours de mon mandat, je vais continuer à pousser dans cette voie-là, car je pense que l'industrie a beaucoup à gagner de la présence de femmes dans l'encadrement.

UIMM Var



www.uimmvar.com

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