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Oxatis : L'ambition européenne
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Oxatis : L'ambition européenne

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Avec le rachat en juin dernier de la société britannique Actinic, Oxatis se donne les moyens de quitter l'Hexagone. Le leader du site de e-commerce affiche désormais une ambition européenne.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Avec la reprise de la société britannique Actinic en juin2011, Oxatis a choisi de prendre des positions sérieuses hors de l'Hexagone et de viser une ambition européenne. En juin2010, une levée de fonds de 4 M€, récoltés auprès de Crédit Agricole private equity et de A Plus finance, avait été réalisée dans l'objectif de devenir leader sur le marché européen. Actinic est un acteur majeur dans le domaine du e-commerce pour les TPE. Elle compte ainsi près de 10 000 sites actifs. «C'est une marque très connue en Angleterre et la première société de l'internet cotée en Europe. Les sites d'e-commerce qu'elle a réalisés engendrent près de 9 millions de commandes par an», souligne Marc Schillaci, président du directoire d'Oxatis. L'entreprise marseillaise génère, quant à elle, 2millions de commandes par an, soit 200 000 millions d'euros.

Le principe du logiciel loué

« Notre souhait est de constituer un véritable groupe européen qui travaille sur le marché des TPE. Nous avons désormais quatre zones de développement: la France, la Grande-Bretagne et l'Italie et l'Espagne », poursuit-il. Actinic commercialise des logiciels destinés à créer des sites d'e-commerce. « Nous allons petit à petit convertir ces clients vers nos outils spécifiques, selon le principe du logiciel loué... » Car la croissance d'Oxatis repose en effet sur ce concept original. « L'histoire d'Oxatis a débuté aux États-Unis. C'était un rêve d'adolescent et puis, pour se lancer dans le monde de l'internet, il fallait être de l'autre côté de l'Atlantique. En 2001, j'ai vendu ma première entreprise à des Canadiens et je suis rentré en France. Là j'ai créé Oxatis en me basant sur le concept du logiciel loué. Je me suis mis à la place de l'entrepreneur qui veut créer sa boutique en ligne. Il ne souhaite pas se compliquer la vie avec des logiciels, des mises à jour, il veut se concentrer sur son métier: la vente. De plus, il est assez difficile de dimensionner son affaire dès le départ. Quand on vend en ligne, il est possible de connaître des croissances très importantes, de l'ordre de 30 à 40% », explique Marc Schillaci. Ainsi, Oxatis propose un système de location de service. Tout se fait en ligne.

Les serveurs à La Ciotat

« Le système est automatiquement mis à niveau. Tout est à jour. L'infrastructure c'est à nous de la dimensionner pour mutualiser les services que nous proposons. Aujourd'hui, les clients veulent pouvoir avoir des connexions avec ebay ou Facebook. Nous avons établi des partenariats avec ces opérateurs. Nous proposons en permanence de nouvelles fonctionnalités. Nous sommes liés à nos clients. Nous ne gagnerons que si leurs sites se développent ». Ce système permet en outre d'avoir une approche "développement durable". « 200 000 sites marchands, en ligne 24h/24 et 365 jours/365, cela représente l'équivalent de la consommation annuelle d'une ville comme Montpellier. En mutualisant tous ces sites, beaucoup d'outils ne sont présents qu'une seule fois. Nous économisons de l'énergie. De toute façon, à notre niveau, notre rentabilité dépend de la gestion fine des équipements ».

Jusqu'en juillet dernier, les serveurs d'Oxatis étaient installés aux États-Unis. « Nous avons décidé de les positionner à La Ciotat, au sein du data center de classe quatre créé par ASP Server, qui mise sur l'aspect "green" des installations ». « Quand nous sommes revenus en France, en 2001, et que nous avons créé Oxatis, la conjoncture ne se prêtait pas trop au développement de l'internet et les banquiers étaient frileux. Fort heureusement, notre principe du logiciel locatif et du forfait mensuel rassurait. Ce sont des sommes raisonnables, le risque de perdre beaucoup d'un seul coup est faible. En revanche, il faut une multitude de clients pour que le système fonctionne et il y a toujours la tentation de faire du développement spécifique pour tel ou tel des clients afin d'arrondir les fins de mois. Mais il ne faut pas s'éloigner du principe de base ». Ce n'est qu'en 2007 que l'e-commerce a commencé à décoller en France. « Le Minitel a longtemps freiné le développement du net. En 2007, le chiffre d'affaires généré par ce système dépassait encore celui du net. Cette année-là, nous avons franchi notre millième abonné et à partir de là, nous n'avons cessé de progresser. Nous étions en place, avec une véritable expertise, au moment où tout s'est accéléré ». La crise de 2008/2009 a conduit les marchands à chercher de la croissance sur internet.

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