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Olivier Sassi (Nice Eco-Vallée) : « La ville doit miser à nouveau sur la qualité de vie »
Interview Nice # Immobilier # Attractivité

Olivier Sassi directeur général Nice Eco-Vallée Olivier Sassi (Nice Eco-Vallée) : « La ville doit miser à nouveau sur la qualité de vie »

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Le 30e Mipim, salon international de l'immobilier, se déroule à Cannes du 12 au 15 mars. 3 000 exposants sont attendus sur la Croisette. Parmi eux, la Métropole Nice Côte d’Azur vient en voisine y présenter son Eco-Vallée, une opération d’intérêt national lancée il y a 10 ans et qui s’étend sur 10 hectares. Point d’étape de cet immense chantier qui doit redessiner les contours et l’économie de la ville, avec son directeur général, Olivier Sassi.

— Photo : DR

Le Journal des Entreprises : Le Mipim a choisi cette année de mettre le thème de « la durabilité » au cœur des échanges sur l'immobilier. Comment cette conception s’applique-t-elle au sein de l’Eco-Vallée ?

Olivier Sassi : Notre grande conviction est que, pour gagner le pari de la mutation profonde qui est engagée pour Nice et sa région, il faut revenir à nos fondamentaux de qualité de vie, sur laquelle nous avons bâti notre succès. Pendant des années, il y a peut-être eu des choix qui sont allés à son encontre. Si on veut changer d'échelle pour avoir plus de développement économique, il faut absolument revenir à cette qualité de vie.

En cinq ans, nous avons des résultats très forts en matière d'augmentation des espaces verts, de réduction de consommation d'énergie, de consommation de l'eau... Quand on construit des bureaux dans une zone méditerranéenne, il ne s'agit pas de reproduire ce qui est fait à Paris ou en Europe du nord. Les immeubles de bureaux ont des balcons et des espaces extérieurs, parce qu'on doit bâtir un lieu pour être attractif, pour qu’on s’y sente bien.

Ne s’agit-il pas là de détails ? Cela pèse-t-il vraiment dans le choix des entreprises ?

O. S. : Ce sont des atouts différenciants. Pour attirer des entreprises, il faut être capable d'avoir une offre territoriale qui va leur permettre d'attirer des talents, en ayant tous les services. Ainsi, on pourra aller prendre l'avion à pied depuis le quartier Grand Arénas cet automne, tout en étant à 20 minutes du centre-ville en tramway. C'est une base très forte, mais si vous n’y ajoutez pas des éléments de durabilité - des bâtiments dans lesquels on se sent bien, des commerces et services à portée de main, vous n'aurez pas la gamme complète de l'attractivité.

Quand IBM a souhaité quitter son site historique sur la commune voisine de La Gaude, le groupe a mis tout le monde en compétition, en France et en Europe. Nous nous sommes alors battus pour faire cette offre d’un nouveau quartier attractif, où se trouvent l'Université, les pépinières d'entreprises, tout un écosystème, mais aussi parce que c’est un lieu très qualitatif et que l’on peut y accéder en tramway. IBM a choisi de s’implanter au cœur de Nice Méridia (l’un des grands projets de cette opération, NDLR). Et ce n'est que le début. A terme, la technopole urbaine de Nice Méridia, ce sera 5 000 habitants, 5 000 étudiants, 5 000 emplois.

Nice, ville touristique, donne l’impression de partir de zéro ou presque en la matière…

O. S. : C'est vrai qu'on vient de loin et qu'on est allé vite ! Et nous sommes dans un secteur où il y a encore beaucoup de choses à inventer. 80 % des entreprises sont des entreprises du secteur qui croissent et qui ont besoin d'un espace de développement. Il y a l'exemple de start-up, comme VuLog, qui a été incubée sur place et qui décide pour sa croissance, de rester. Il y a ensuite 20 % d'exogène, d'attraction extérieure. Jusqu'à peu, il n'y avait pas d'offres de bureaux libres. On pouvait essayer d'attirer des entreprises, mais on n'avait rien à proposer dans l'immédiat. Pour autant, l'intérêt n'est pas d'attirer uniquement des entreprises de l'extérieur, mais aussi de renforcer les entreprises du territoire qui se développent.

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