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Olivier Chavrier (Pôle SCS) : "Nous avons adopté une stratégie européenne, au bénéfice de nos membres"
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Olivier Chavrier directeur général du pôle de compétitivité Solutions communicantes sécurisées (SCS) "Nous avons adopté une stratégie européenne, au bénéfice de nos membres"

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Réunissant 300 membres, le pôle SCS, pour Solutions communicantes sécurisées, acteur de l’innovation et du développement des technologies du numérique en région Paca, se tourne vers l’année 2023. Pour son directeur Olivier Chavrier, cette nouvelle année débutera avec l’annonce des pôles labellisés pour la phase V.

Olivier Chavrier, directeur général du pôle de compétitivité Solutions communicantes sécurisées (SCS) — Photo : SCS

Le Gouvernement a lancé l’appel à projets de la phase V des pôles de compétitivité. Quelle est la proposition du Pôle SCS ?

Nous attendons la réponse pour le début d’année 2023. Nous avons déposé un projet qui s’inscrit dans la continuité, sur des thématiques porteuses : le numérique, l’intelligence artificielle, la cybersécurité, l’Internet des objets, la microélectronique. Nous avons ajouté un volet dédié à la transition écologique et durable des projets et de nos membres (un tiers est constitué d’industriels, deux tiers proposent des prestations intellectuelles et logicielles). Nous voulons les sensibiliser aux enjeux environnementaux, les inciter à réaliser des bilans carbone, leur faire découvrir les bonnes pratiques en la matière.

Pour le Pôle SCS, l’année 2023 verra la concrétisation de projets européens décrochés cette année. Que recouvrent ces projets ?

Nous avons adopté une stratégie européenne, qui consiste à accompagner nos membres sur des projets européens, mais aussi à capter des financements sur des appels à projets, qui donnent lieu à du financement en cascade (dit " cascade funding ") pour nos PME.

Nous avons ainsi décroché trois appels à projets : Secure IT, qui permettra de financer 42 projets sur deux vagues à hauteur de 60 000 à 80 000 euros par projet ; Dream, qui sera lancé en avril 2023, permettra de financer 35 projets (30 000 euros par projet) de prototypes ou démonstrateurs industriels mettant en œuvre des solutions de décarbonation et d’économie d’énergie ; enfin, Silicon Euro Cluster permettra de financer 12 projets jusqu’à 80 000 euros pour réaliser des prototypes ou démonstrateurs mettant en œuvre de l’électronique.

Nous allons aussi poursuivre le déploiement du projet européen "European Digital Innovation Hub", qui vise à financer le déploiement massif de technologies matures dans les filières industrielles, à savoir ce qu’on appelle l’industrie du futur. Le Pôle SCS a été retenu en juin 2022 et nous avons désormais trois ans pour dépenser 4 millions d’euros, dont 2 millions d’euros sont apportés par la commission européenne.

Un autre enjeu se joue à l’échelle européenne, c’est l’implantation d’usines de semi-conducteurs. Quelle est votre position ?

En effet. C’est d’ailleurs un marqueur fort de l’année écoulée : l’Europe autorise désormais les États à subventionner massivement l’installation d’usines de semi-conducteurs. Deux projets sont en cours, l’un en Allemagne, porté par l’américain Intel, l’autre en France, près de Grenoble, porté par STMicroelectronics. Pour l’heure, nous n’avons pas de tel projet en région Paca, mais nous mettons tout en œuvre pour attirer de gros acteurs. Nous avons un écosystème dynamique de start-up et PME, mais nous constatons peu de renouvellements au niveau des grands groupes. Nous aimerions, dans le futur, bénéficier de l’installation de grands acteurs, qui ont une force d’attraction énorme.

La filière que vous représentez, les technologies du numérique, n’a pas été épargnée depuis le début de la crise sanitaire. Quel bilan faites-vous sur ce front conjoncturel, de l’année 2022 ?

Les technologies du numérique n’ont pas été impactées directement par les conséquences de la crise sanitaire. Nos entreprises n’ont pas eu à fermer leurs portes par exemple. En revanche, elles ont subi des effets indirects importants, en début d’année 2022.

Elles ont d’abord été touchées par la pénurie de matières premières, en l’occurrence des composants électroniques. Plus de 60 % de nos dirigeants annonçaient des pénuries à la mi-2022, aujourd’hui, ils sont 43 % et nous pouvons dire que cela commence à aller mieux.

Nos entreprises rencontrent aussi d’importants problèmes de recrutement. Enfin, l’inflation commence à se faire sentir auprès de nos membres, qui anticipent des hausses de tarifs en 2023.

Comment l’année 2023 s’annonce-t-elle ?

Notre filière peut s’en sortir comme les autres années, nous ne sommes pas à l’abri de bonnes nouvelles. Toutefois, il est à noter que nos troupes sont un peu moins optimistes que les années passées.

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