Olivier Blin : « Nous allons lancer un fonds d'investissement pour les entreprises de la santé »
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Olivier Blin directeur du centre de pharmacologie clinique et d’évaluations thérapeutiques à l’hôpital de la Timone Olivier Blin : « Nous allons lancer un fonds d'investissement pour les entreprises de la santé »

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Le professeur Olivier Blin, qui dirige le programme Dhune, revient sur les raisons qui ont poussé ce neuropôle d’excellence à lancer, en Paca, un fonds d’investissement régional en santé. Baptisé First, le fonds envisage de se doter de près de 100 M€ auprès d’acteurs publics et privés afin de soutenir et d’accompagner les entreprises de la filière santé.

Le Professeur Olivier Blin dirige Dhune — Photo : D.R.

Dhune vient de lancer un fonds régional pour soutenir les entreprises de la filière santé. Pouvez-vous nous rappeler qui constitue le programme Dhune ?

Olivier Blin : Dhune a été lancé en 2014, dans le cadre du Plan national français 2014-2019 contre les maladies neurodégénératives. Il s’agit d’une collaboration public/privé dans laquelle nous trouvons, non seulement l’Université Aix-Marseille, l’Assistance Public – Hôpitaux de Marseille, l’Inserm et le CNRS, soit au total 34 équipes et plus de 120 chercheurs permanents, mais également une vingtaine de partenaires industriels. Marseille est le second site en France en nombre de chercheurs dans le domaine des neurosciences. Nous soutenons et apportons notre expertise à de nombreux projets au service de la recherche et des soins. Nous aidons à fédérer des acteurs sur des projets transversaux et à trouver des financements dans une logique public/privé. Nous avons contribué à l’Ecole universitaire de recherche Neuroschool, à la création d’un atelier capoeira pour les patients atteints de la maladie de Parkinson et nous avons agi pour la création du consortium Epinov et notamment pour la participation de Dassault Systèmes. La constitution d’un fonds entre dans la logique nos activités…

Comment a vu le jour le concept de votre fonds, First ?

O.B. : Nous étions arrivés à un constat simple : le manque de financements pour les entreprises de la filière santé. Avec nos partenaires, nous avons réalisé un panorama des besoins en financement des entreprises. 350 sociétés ont été sollicitées par cette étude et nous avons dégagé un besoin de financement de l’ordre de 130 M€. Nous avons ainsi commencé à travailler en partant des besoins des sociétés. Nous avons ensuite mis en place un appel à manifestation d’intérêt afin de sélectionner la société de gestion qui va prendre en charge le fonds. Sur 25 candidats, nous avons sélectionné Sofimac Investment Managers. Nous cherchons maintenant les investisseurs, publics et privés, afin d’alimenter le fonds. Nous cherchons des acteurs qui soient à la fois intéressés par la région, par un investissement local et qui soient patients car les financements auprès des entreprises du secteur de la santé ont souvent besoin de temps. Le Crédit Agricole Alpes Provence est notre premier partenaire bancaire. Nous visons les 100 M€ mais l’idée est de faire bénéficier au plus vite les entreprises. Sans doute à fin 2019. Nous visons 10 à 15 M€ issus des collectivités et 30 à 40 M€ d’argent privé. Ensuite Bpifrance et la Banque d’investissement européenne pourraient apporter des compléments.

Quelles sont les entreprises concernées par le fonds ?

O.B. : Nous nous adressons à l’ensemble des entreprises de la filière santé. Cela va des biotechs à des sociétés qui travaillent sur le bien-être, sur l’e-santé, sur le diagnostic… Il y a un équilibre entre les biopharma, les medtechs et le digital et un équilibre également sur l’ensemble de la région. Le besoin moyen est de l’ordre de 2 M€. Nous interviendrons après une première levée d’amorçage. Notre étude préliminaire a également fait ressortir quelques dossiers plus conséquents.

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