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Okko Hôtels Toulon : « Nous avons la volonté de travailler avec le tissu artisanal local »
Interview Toulon # Hôtellerie

Olivier Devys président fondateur d'Okko Hôtels Okko Hôtels Toulon : « Nous avons la volonté de travailler avec le tissu artisanal local »

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Une semaine avant le début du confinement, l'enseigne hôtelière haut de gamme Okko Hôtels, fondée en 2010 à Paris, a ouvert son dixième établissement à Toulon. Un projet démarré dans la capitale varoise en décembre 2012 .

Olivier Devys, président de l'enseigne d'hôtels quatre étoiles Okko Hôtels, et Martin Vitté, directeur du nouvel établissement de Toulon. — Photo : Hélène Lascols - Le Journal des entreprises

Le Journal des Entreprises : Pourquoi avoir choisi la ville de Toulon pour ouvrir le dixième établissement Okko Hôtels (10 établissements en France, 170 collaborateurs, 28 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2018) ?

Olivier Devys : J’avais des préjugés sur Toulon et, lors de ma première venue en réponse à l’invitation des personnels de la Métropole, j’ai été stupéfait du décalage entre l’image que je m’en faisais et ce que j’ai pu constater, à savoir une ville transformée par une politique d’urbanisme et de rénovation de petits pas, de rue par rue. J’ai été séduit par le potentiel de cette ville et j’ai eu envie d’accompagner le mouvement en cours.

Comment a été financée cette réalisation, qui fait partie d’un projet immobilier plus global ?

Olivier Devys : L’hôtel s’est intégré dans le projet visant à réhabiliter la "tour TPM", qui abritait la communauté d’agglomération Toulon Provence Méditerranée. L’opération de réhabilitation, financée à hauteur de 12 millions d’euros par le promoteur Altarea Cogedim et des investisseurs, a presque duré huit ans. Le bâtiment, classé patrimoine du XXe siècle, abrite, outre notre hôtel, qui est locataire pour une durée de 24 ans, 46 logements, un commerce et des bureaux.

"La concurrence (...) démontre que l'attractivité de Toulon a changé."

Quelles sont vos attentes en termes de réservations ?

Olivier Devys : Lors de la première semaine d’ouverture en mars, avant le confinement, notre établissement toulonnais, qui compte 98 chambres, a affiché un taux de réservation de 20 % et a accueilli une clientèle essentiellement locale et régionale. Mais pour les prochains mois, et notamment la saison estivale, nous avons zéro visibilité. La clientèle « Okko » est généralement composée à parts égales d’une clientèle affaires et d’une clientèle loisirs et, aujourd’hui, la clientèle d’affaires n’est tout simplement pas là. Le télétravail et la visioconférence auront des effets rémanents et un impact sur l’ensemble de notre industrie.

Enfin, chaque hôtel du groupe a sa propre histoire. Certains ont dégagé un résultat positif au cours de leur première année d’exploitation, notamment à Paris, Lyon et Cannes, alors que d’autres, comme Bayonne ou Grenoble, n’ont toujours pas atteint leur équilibre.

Quelles sont les retombées économiques locales d’une telle ouverture ?

Olivier Devys : Avec l’ouverture de l’établissement toulonnais, Okko a créé 12 emplois directs et 5 emplois indirects, notamment liés au nettoyage. Pour chacun de nos établissements, nous avons aussi la volonté de travailler avec le tissu local et ici, à Toulon, nous travaillons avec la Bière de la rade, le Petit Biscuitier, Pressoirs de Provence ou le Comptoir des fromages… Autant de produits disponibles en libre-service pour les clients de l’hôtel.

Depuis 2012, année de lancement de ce projet, l’offre hôtelière à Toulon s’est étoffée et d’autres hôtels 4 étoiles verront prochainement le jour en centre-ville. Comment percevez-vous cette concurrence ?

Olivier Devys : La concurrence nous oblige à être bons et elle démontre que l'attractivité de Toulon a changé. Et, même s’il reste encore à démontrer qu’il peut y avoir un marché à Toulon, cet hôtel est très cohérent avec notre politique, à savoir proche des moyens de transport et de la vie de la ville. 

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