Sophia Antipolis
MyDataModels lève 2,5 millions d'euros pour faire parler les small data
Sophia Antipolis # Informatique

MyDataModels lève 2,5 millions d'euros pour faire parler les small data

S'abonner

MyDataModels, jeune entreprise basée à Sophia Antipolis, développe une solution d’intelligence artificielle pour concevoir des modèles prédictifs à partir des small data, ces données disponibles en petite quantité. Elle vient de lever 2,5 millions d’euros pour poursuivre son développement.

— Photo : DR

À l’ombre du big data, ces mégadonnées qui font les beaux jours des géants du numérique, le small data est passé inaperçu. MyDataModels s’en est fait une spécialité. Car même si les données numériques générées sur Internet sont massives, le président de la start-up, Alain Blancquart, assure que « le big data ne représente que 20 % des données collectées, 80 % étant des small data, ces données collectées par des individus ou des professionnels qui essayent d’en déduire des informations pour prendre de meilleures décisions. »

De l'IA accessible à tous

Éditeur de logiciel spécialisé dans l’intelligence artificielle, MyDataModels, qui emploie une trentaine de salariés à Sophia Antipolis, fait de la modélisation prédictive grâce à ces "petites données". Nul besoin de connaissances pointues en la matière pour en bénéficier, garantit le dirigeant. « C’est extrêmement simple et pratique. Ce n’est pas pour une entreprise entière mais pour un individu ou pour le département d’une société qui, le plus souvent, utilisent Excel pour analyser ces données mais qui ne peuvent en faire aucune prédiction. Avec notre logiciel, un responsable qualité peut savoir avant fabrication si les produits auront le niveau de qualité requis, limitant ainsi les risques de finir aux rebuts ; un médecin peut savoir si la tumeur d’un patient est bénigne ou maligne ; la panne d’une machine industrielle peut être anticipée… » MyDataModels loue la licence de son logiciel de modélisation prédictive 80 euros par mois.

Autre illustration avec le projet international Eureka, pour lequel la start-up azuréenne a été retenu. « À partir de symptômes et d’informations concernant le patient, les médecins généralistes pourront prédire ce qui va lui arriver », explique Alain Blancquart. « Dans le cadre du Covid, on peut par exemple faire remonter ces informations au niveau régional ou national et ainsi prévoir le nombre de lits nécessaires en réanimation. »

La santé, la recherche, l’industrie, l’automobile, la sécurité… le champ des applications est immense qui a séduit de grands comptes comme Thales ou Sanofi, mais aussi des centres hospitaliers, l’INRA (Institut national de la recherche agronomique) ou l’INRIA (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique).

Une nouvelle levée de fonds prévue en 2021

MyDataModels a été officiellement créé en 2018 mais l’histoire avait commencé à s’écrire cinq ans plus tôt. « Nous avons d’abord conçu le moteur avant de passer à la carrosserie. Le produit est prêt, breveté, scientifiquement prouvé. Il faut maintenant nous faire connaître dans le monde. » Pour cela, la start-up (qui ne communique pas son chiffre d’affaires) vient de boucler une levée de fonds de 2,5 millions d’euros auprès de Speedinvest, Earlybird et Région Sud Investissement. Elle prévoit une série A courant 2021 pour entamer une autre phase de son développement : le edge computing ou comment « intégrer notre technologie, nos modèles dans des capteurs, des microcontrôleurs industriels, décrit Alain Blancquart. Le marché est immense ! Nous avons la prétention de vouloir participer à ce que la France et l’Europe rattrapent leur retard en matière d’Intelligence artificielle. »

Sophia Antipolis # Informatique