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Microdoing aide à former par l’action
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Microdoing aide à former par l’action

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La start-up cannoise Microdoing est née d’un constat personnel de ses trois cofondateurs et d’une frustration face à une formation inadaptée ou tout du moins trop théorique. Sa méthode se base sur de micro-apprentissages et actions concrètes qui ont déjà séduit de grands groupes.

— Photo : O. Oreggia

Dans le meilleur des cas, 50 % des informations restent en mémoire un jour après leur apprentissage. Une « courbe de l’oubli » (définie par Ebbinghaus en 1885) allant jusqu’à 90 % six mois plus tard. Pour ancrer durablement une information, celle-ci doit être répétée, de façon cadencée et à petites doses. Ainsi s’est développé le micro learning, le « micro-apprentissage », qui offre une formation en séquences courtes, à base de vidéos, tutos, quizz, jeux ou podcasts. Le but est de tirer profit au maximum de l’attention de chacun en allant à l’essentiel.

De la théorie à l’action

Anthony Gazzola, Antoine Pernet et Clément Dutartre ont souhaité aller plus loin en créant à Cannes en 2019, Microdoing. La start-up propose des formations par de micro-actions, des petits défis personnalisés à relever. « Sur smartphone ou ordinateur, ces exercices suivent une méthodologie particulière », explique Anthony Gazzola. « Vous avez toujours le titre d’une action concrète et contextualisée à réaliser. Pour améliorer par exemple votre leadership, on va vous demander d’aller faire un feedback précis et positif à l’un de vos collaborateurs. S’ensuit une phase réflexive durant laquelle l’utilisateur est amené à prendre de la hauteur en débriefant son action. C’est un mélange entre digital et humain. On utilise le digital pour pousser à l’interaction humaine, ce qui fait la différence. »

Microdoing possède un catalogue de 150 contenus, élaborés autour de cinq macro compétences : le leadership (gestion de conflits), la pro activité, la résilience (gestion du stress, gestion du temps), coopération (avec partenaires et clients, cohésion d’équipe) et la capacité à convaincre (techniques de PNL, techniques de négociation). Efficace pour l’apprentissage des soft skills, les compétences dites comportementales, la méthode s’applique aussi aux gestes métiers (AFEST, action de formation en situation de travail). Le concept a séduit de grands groupes tels Bouygues Telecom, Allianz ou Kidiliz. D’autres projets sont à l’étude avec Lagardère, le groupe Servier ou Carambar & Co. Cette activité en tant qu’organisme de formation certifié a permis à la jeune entreprise de passer l’année 2020 et boucler un premier exercice à 240 000 euros.

Microdoing propose par ailleurs la vente de sa technologie en mode SaaS (software as a service) à des organismes de formation, cabinets de conseil ou universités d’entreprises pour réaliser leur propre parcours de formation en toute autonomie. Enfin la start-up a développé une offre avec l’EMCC (Conseil Européen du Coaching, Mentorat et de la Supervision) dédiée aux coaches professionnels pour en faire un outil d’accompagnement et de suivi de leurs apprenants.

Former aussi à l’école

Microdoing espère étendre sa méthode au-delà de la formation pour atteindre l’apprentissage au sens large. Ainsi des discussions sont-elles engagées avec de grandes écoles comme HEC, l’Inseec ou une école de Rotterdam. « Nous sommes vraiment animés par une vision. On rêve de réinventer la manière de s’éduquer à travers cette méthodologie », souligne Anthony Gazzola. La start-up espère au moins doubler son chiffre d’affaires avant de penser à une levée de fonds fin 2021 ou début 2022.

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