Le Journal des entreprises : Cartesiam vient de lancer la nouvelle version de NanoEdge AI Studio. Que renferme cette dernière évolution ?
Michel Rubino : En début d’année, nous avions dévoilé au monde notre nouveau logiciel NanoEdge AI Studio, qui permet aux industriels d’intégrer facilement, rapidement et à moindre coût des capacités d’apprentissage automatique (intelligence artificielle, NDLR) dans tous les objets du quotidien et d’identifier une anomalie sur un système.
Cette solution de maintenance prédictive a eu un certain succès et grâce à nos équipes de R & D, nous venons de lancer une deuxième version, qui permet, non seulement de détecter des anomalies, mais aussi de les nommer et de classifier les problèmes, comme un problème de roulement, de balourd, d’alignement, etc. Cette possibilité de classification permet une intervention encore plus précise. Il s’agit d’une évolution considérable, que nous sommes les seuls au monde à proposer à l’heure actuelle. Des bêta testeurs, parmi lesquels Schneider Electric ou Naval Group, pour ne citer qu’eux, ont déjà intégré cette V2.
Cette nouvelle version s’accompagne aussi de l’ouverture d’une plateforme de jeux de données.
En effet, nous avons créé une plateforme, qui permet aux utilisateurs de télécharger des jeux de données et de les tester gratuitement avec NanoEdge AI Studio. À titre d’exemple, ces jeux de données permettent de détecter l’obstruction de ventilateur, le volume des sacs d’aspirateurs à vide, de prévoir le taux d’occupation d’une pièce ou de faciliter la détection du cancer du sein. Ce portail est bien entendu appelé à grandir, notamment alimenté par les classifications de nos clients, dont certains (Lacroix Electronics, Crouzet ou Oxytronic) ont déjà partagé leurs données.
Vous venez aussi d’annoncer un partenariat avec la société allemande Bosch. Que recouvre-t-il ?
Ce partenariat valide notre approche industrielle en matière d’intelligence artificielle embarquée. Il arrive aussi au bon moment puisque nous officialiserons notre présence en Allemagne, l’année prochaine, en ouvrant un bureau sur place.
Notre solution sera intégrée par Bosch Connected Devices and Solutions dans leur produit XDK, qui permet de surveiller, contrôler et analyser les processus à distance via Bluetooth ou Wi-Fi, ce qui permet à nos clients de créer rapidement des machines connectées plus intelligentes. La plateforme de Cartesiam sera utilisée pour différents projets, internes et externes de Bosch.
Ce partenariat n’est pas le premier. Nous en avons déjà signé avec de grands groupes, comme STMicroelectronics, Microsoft ou encore ARM, une entreprise spécialisée dans l’architecture des microcontrôleurs (un circuit intégré qui rassemble les éléments essentiels d’un ordinateur, NDLR).
La crise sanitaire a-t-elle ralenti les ambitions de développement de Cartesiam ?
Même si la période est difficile pour tout le monde, nous sommes dans les clous de ce que nous avions prévu et nous sommes confiants. Aujourd’hui, Cartesiam emploie 20 personnes. La R & D s’est accélérée et nous poursuivons notre travail d’évangélisation, en nouant des partenariats ou en participant à des webinaires, à l’image de celui organisé par le Pôle SCS le 11 décembre prochain et qui traitera de l’intelligence artificielle embarquée. Un client, Naval Group, apportera son témoignage et nous rappellerons tous les avantages de notre technologie, ceux-là mêmes qui nous offrent une longueur d’avance par rapport à la concurrence. Notre technologie ne nécessite aucune connexion au cloud, ni de budgets démesurés en intelligence artificielle, elle est économe en énergie et garanti une sécurisation des données.
