Marseille : Consolider les échanges avec la Turquie

Marseille : Consolider les échanges avec la Turquie

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Maritime Une trentaine de professionnels portuaires marseillais s'est rendue en Turquie, fin novembre, en compagnie des Douanes et du Grand port maritime de Marseille.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Des usines turques tournant plein régime, des navires débordant de fret, voire même une sous capacité en transport routier et une croissance économique du pays de près de 4 % en 2013...Voilà de quoi susciter l'intérêt des transitaires, manutentionnaires, agents maritimes marseillais, réunis sous l'égide de Via Marseille Fos. Les professionnels phocéens ont jeté l'ancre dans les ports d'Istanbul et Mersin en novembre dernier avec la ferme intention de mieux comprendre le marché turc et de capter une partie des flux.« La Turquie génère un trafic de 6,5 millions d'Evp (Équivalent vingt pieds) dont seulement 50.000 EV échangés avec Marseille. Notre marge de progression est importante », souligne Hervé Balladur. Le président de Via Marseille Fos a mené aux côtés de Monica Bonvalet, directrice commerciale du Grand port maritime de Marseille, un véritable road show à l'américaine afin de convaincre les derniers sceptiques que Marseille était redevenu « fiable » et «compétitif », deux ans après la réforme. Quatre dockers étaient également du voyage. « Même si sur le fond c'est difficile d'effectuer une mission avec les patrons, nous avons décidé de venir pour rassurer les clients », expliquent Stéphane Mongellas, délégué du Gemest et Pascal Treglia, délégué CGT du terminal Med Europe. Les deux hommes ne cachent pas leur inquiétude à l'annonce du transfert de Marseille à Sète à compter de janvier prochain, des 30.000 véhicules Ford importés annuellement de Turquie. « On ne comprend pas que le trafic puisse partir sans se mettre autour de la table », ajoutent-ils dans le bus qui les conduit sur le port de Pendik, terminal d'UN RO RO d'où appareillent deux fois par semaine les navires à destination du port de Toulon. Neptune Lines, Gefco et Nicolas frères étaient d'ailleurs du voyage vu l'enjeu que représentent les trafics automobiles. La Turquie est en effet le premier client du GPMM pour les voitures.Pour Jean-Claude Sarremejeanne, directeur de Sosersid, manutentionnaire d'Arcelor Mittal, cette mission avait pour ambition de « développer les trafics conventionnels avec les clients turcs ». Une activité qui tend à se développer. Récemment, Sosersid a conclu avec le groupe Daher un accord pour la manutention des futures pièces qui constitueront le réacteur Iter.




Des opportunités à Mersin

Sous l'oeil médusé des portuaires marseillais, Ayham Adel Abiad, directeur commercial du port de Mersin a fait découvrir les installations de ce port du Sud de la Turquie concédé à l'opérateur singapourien PSA en 2007. Plus petit que les bassins Est de Marseille, Mersin a traité 1,2 million d'Evp en 2012. Un port où chaque mètre carré est exploité au maximum. Cette première mission à Merlin en a surpris plus d'un. Une poignée d'armateurs, tels Arkas et Seago Lines sont déjà convaincus des potentialités de ce port inséré dans la ville. Ces opérateurs proposent depuis peu un service direct avec Marseille ou Fos. Depuis le 22 novembre, la compagnie italienne Medcross Line relie également Mersin et Izmir à Mourepiane. Ce service roulier d'une fréquence de 21 jours devrait passer à une escale tous les 15 jours en janvier 2014.