Ils étaient 14 au départ. Mais cette promotion 2020 de Réseau Entreprendre Côte d’Azur n’est évidemment pas une promotion comme les autres, certains entrepreneurs ayant été lauréats au mois de mars, alors qu’arrivaient la pandémie et son confinement. Parmi eux, et malgré un accompagnement ininterrompu, deux ont dû cesser leur activité : Odabaïa et ses maillots de bain ont été placés en liquidation judiciaire fin 2022, quant à Justine Bignet, face aux multiples difficultés à trouver un local pour sa crèche innovante et écoresponsable, elle est retournée à une vie de salariée.
De l’innovation à la biologie médicale
Les 12 autres ont franchi les obstacles et réussi à créer pas moins de 126 emplois : Stiilt et son alternative au traditionnel leasing de véhicules compte 9 collaborateurs ; Knap et son chariot connecté, une quinzaine dans son atelier de 300 m2 de Villeneuve-Loubet ; Sempack et ses emballages durables et novateurs, une quinzaine aussi ; GoMecano avec son service centralisé de mécaniciens à domicile est désormais présent partout en France, compte une dizaine de collaborateurs et en prévoit le double d’ici fin 2023 à la faveur d’une nouvelle levée de fonds en cours. Blurizon est un cabinet de conseil en transformation opérationnelle créée par quatre associés fin 2019. Il regroupe une dizaine de personnes. "Lorsqu’on explique à un banquier qu’il nous faut financer notre besoin en fonds de roulement et recruter de la matière grise pour développer notre business, ça ne lui plaît pas trop, explique Stéphane Douchet, l’un des fondateurs. Réseau Entreprendre Côte d’Azur a été le seul à nous ouvrir la porte pour structurer notre projet et obtenir un financement qui nous a permis de lancer notre activité et créer des emplois."
En montant Paca Lab et son laboratoire d’analyses médicales, James Kasprzak aura sans doute été le seul à bénéficier du Covid. Il compte aujourd’hui 24 emplois, 42 à fin 2023 et le double d’ici fin 2024, quatre laboratoires, un cinquième qui ouvrira le mois prochain et cinq autres à venir dans l’année.
Rompre l’isolement
Au-delà d’un prêt d’honneur sans intérêt et sans garantie, c’est un accompagnement entre pairs que viennent chercher les candidats à l’accompagnement. "Quand on entreprend, on est seul, c’est difficile, explique Jérémie Niddam qui a repris l’entreprise familiale Activitre. J’avais besoin d’échanger, de sortir la tête du guidon dans un contexte de reprise et une activité impactée par le Covid. L’accompagnement m’a beaucoup apporté, m’a fait prendre du recul." Même constat pour Thibault Villette à la tête de Gen’K Conseil, agence de communication marketing digitale à destination des réseaux de points de vente, accompagné via le programme Ambition.
"L’objectif était certes de doubler notre chiffre d’affaires, qui était alors de 2 millions d’euros, mais pour moi, il s’agissait surtout de me sentir moi seul, témoigne-t-il. J’ai 28 salariés à ce jour mais je suis toujours aussi seul aux commandes. Je suis allé chercher des partenaires avec qui je pouvais échanger sur la stratégie, la vision, me challenger et remettre en question mes certitudes. J’étais face à des gens à qui je pouvais dire que j’avais des doutes."
Pour marquer la fin officielle de leur accompagnement, les lauréats 2020 se sont réunis, en présence du nouveau président de Réseau Entreprendre et lauréat 2015, Christophe Colineaux, au sein d’Artelier Sellerie Motor Yacht, société dirigée à La Trinité près de Nice, par Julia Barbosa, lauréate 2016. Tour à tour, les membres de l’association ont souligné la détermination, l’énergie, la motivation et la capacité d’écoute de ceux qu’ils auront accompagnés pendant deux ans. Et que certains continueront de soutenir.
