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L'offre de télé-médecine de Rofim décolle avec la crise sanitaire
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L'offre de télé-médecine de Rofim décolle avec la crise sanitaire

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La société marseillaise Rofim, créée à la fin 2018, propose aux médecins une plateforme permettant de communiquer. Dopée par la crise sanitaire, l’entreprise vient notamment de signer avec l’hôpital Gustave Roussy et envisage une levée de fonds de 3 millions d’euros pour cet été.

David Bensoussan et Émilie Mercadal, les deux associés de la société Rofim — Photo : D.R.

C’est en octobre 2018 que le professeur David Bensoussan a lancé Rofim, en s’associant avec la société marseillaise Klanik pour le développement. Partant d’une constatation du terrain, il a souhaité proposer aux médecins une plateforme sur laquelle échanger des fichiers lourds (scanners, radios…) afin de raccourcir les délais d’intervention des spécialistes. "Parfois, les patients attendent près de six mois un rendez-vous chez un spécialiste et finalement, à l’examen des dossiers des patients, il s’avère qu’ils n’ont pas été adressés au bon médecin. C’est une perte de temps, un encombrement des agendas, qui peuvent être réduits par le recours à la télé-expertise", détaille Emilie Marcadal, présidente de Rofim. En février 2019, l’Assurance Maladie, par la prise en charge de la télé-expertise, a en quelque sorte confirmé l’intuition de David Bensoussan.

L’équipe de Rofim a ensuite été contactée en mars 2019 par certaines des filières des maladies rares. "Il existe 23 filières de maladies rares en France, toutes hébergées dans des centres hospitaliers différents. Ces structures sont venues nous voir car elles souhaitaient disposer de modules de réunions de concertation pluridisciplinaires (RCP) afin de pouvoir faire communiquer sur une plateforme unique l’ensemble des intervenants. Ces RCP sont obligatoires, notamment en oncologie et dans le cas des maladies rares", précise la dirigeante. Aujourd’hui, huit des 23 filières travaillent avec Rofim qui, pendant la crise sanitaire, a choisi d’ouvrir gratuitement l’accès de sa plateforme aux hôpitaux. L’entreprise a alors ajouté un module de téléconsultation à son offre, ce qui lui permet de disposer désormais d’une offre complète avec télétransmission de fichiers, téléconsultation et réunions pluridisciplinaires.

Contrat avec Gustave Roussy

Forte de cette offre, Rofim a tout récemment, en mars 2021, signé avec l’hôpital Gustave Roussy, le premier centre de lutte contre le cancer en Europe et le numéro 5 dans le monde. "Gustave Roussy complète ainsi son offre de téléconsultation à destination des patients atteints de cancer. Afin de simplifier leurs parcours de soins, tout en protégeant les patients de circonstances sanitaires sans précédent, notre plateforme va dans un premier temps permettre à la communauté médicale de Gustave Roussy d’organiser des téléconsultations en anesthésie, en pédiatrie, en sénologie et en oncogénétique notamment". Sur ce dossier, l’entreprise marseillaise a travaillé avec Enovacom, filiale d’Orange Business Services, leader de l’interopérabilité hospitalière, qui permet à la plateforme de Rofim de se connecter sans difficulté aux différents réseaux des hôpitaux. Gustave Roussy regroupe 3 300 médecins qui rejoignent ainsi la plateforme de Rofim, à laquelle 5 000 médecins étaient déjà inscrits. L’entreprise est également en négociation avec l’Institut Paoli-Calmettes, à Marseille.

"Nous continuons à développer de nouveaux produits. Nous avons notamment mis en place avec la SATT Sud-Est un module qui permet de faire de la veille et qui cherche dans la littérature scientifique ce qui peut concerner les cas dont les médecins discutent. En 2019, nos clients étaient des médecins précurseurs, un peu geek, mais, depuis 2020, tout le monde s’équipe et aujourd’hui les structures hospitalières se sont structurées sur ces dossiers, ont rédigé des cahiers des charges et désormais lancent des appels d’offres", poursuit la dirigeante, dont l’entreprise a réalisé en 2020 un chiffre d’affaires de 120 000 euros (une large partie de l’année, la plateforme était en accès gratuit), mais vise pour 2021 les 900 000 euros. "Nous devrions par ailleurs boucler une levée de fonds de 2 à 3 millions d’euros d’ici à cet été, qui nous permettra de poursuivre notre R & D et de nous structurer en recrutant, des commerciaux et des équipes pour notre support technique", conclut Émilie Mercadal.

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