L'industriel Sartorius Stedim Biotech va investir 100 millions d'euros en France
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L'industriel Sartorius Stedim Biotech va investir 100 millions d'euros en France

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Le groupe industriel allemand Sartorius, dont la société Sartorius Stedim Biotech basée à Aubagne constitue le siège social en France, va investir 100 millions d’euros sur l’ensemble de ses sites de l’Hexagone d’ici à 2025. Un financement soutenu à hauteur de 18 millions d’euros par l’État français dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt baptisé Capacity building.

4 000 m² de salles blanches devraient venir s’ajouter aux 5 000 m² que compte actuellement l’entreprise — Photo : D.Gz.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Sur les deux dernières années, la pandémie a incontestablement dopé l’activité de l’entreprise Sartorius Stedim Biotech, basée à Aubagne et filiale, depuis 2007, du groupe allemand Sartorius, dont l’activité principale repose sur la fabrication de poches stériles de stockage et de transport destinées aux industriels de la biotechnologie. "Nous travaillons avec toutes les entreprises, de la plus petite à la plus grande, qui sont engagées actuellement dans la lutte contre le Covid-19. Nous sommes un réel partenaire stratégique des laboratoires", précise Eric Kummer, directeur des opérations FMT (Fluid management technology) de Sartorius Stedim Biotech.

Sur les neuf premiers mois de l’année, le bénéfice net courant de l’entreprise a ainsi grimpé de 83 %, à près de 509 millions d’euros. Une progression boostée en 2020 et 2021 par la préparation et la fabrication des vaccins, mais qui se conjugue à une croissance annuelle moyenne à deux chiffres. "Il a fallu être capable de produire rapidement afin de pouvoir livrer les laboratoires, notamment Pfizer. Pendant la crise sanitaire, nous avons dû réorganiser la production, en recrutant et en mettant en place un cycle de fabrication de 24 heures/24 et 7 jours/7". Depuis le début de 2021, Sartorius a recruté près de 2 000 personnes, soit une hausse de 27 % de son effectif. "Le Covid-19 a été un véritable accélérateur, mais le marché était déjà en croissance. Nous voulons aujourd’hui accompagner cette croissance", ajoute de son côté Olivier Guitard, directeur général de Sartorius Stedim.

Un financement sur trois sites en France

Afin d’accompagner cette croissance, la société a décidé d’investir 100 millions d’euros d’ici à 2025 sur ses trois sites français, à Aubagne, Lourdes (Hautes-Pyrénées) et Cergy (Val d'Oise). "Nos investissements sont orientés dans trois directions : accroître nos capacités d’innovation, de production et de stockage. Le site d’Aubagne est le principal bénéficiaire de ce plan", poursuit le directeur. Un plan qui prévoit en outre la création de 400 emplois en CDI d’ici à 2025. Ainsi, à Aubagne, 4 000 m² de salles blanches additionnelles vont être créés. "Il s’agit presque de doubler nos capacités, puisque nous comptons 5 000 m² de salles blanches aujourd’hui. La livraison de ces espaces est prévue pour 2023", souligne Luc Burgard, le directeur général de Sartorius Stedim FMT et responsable des opérations de la division Bioprocess Solutions de Sartorius. Pour accompagner le renforcement des capacités de production, un nouvel entrepôt de stockage va être construit sur 10 000 m² et devrait être opérationnel en 2023. Enfin, 2 000 m² de laboratoires de recherche et développement vont également voir le jour en 2024.

Sur le site de Lourdes, qui compte 80 collaborateurs, le groupe va également accroître les capacités de production en créant une nouvelle salle blanche (200 m²), une ligne de production supplémentaire et un atelier de montage. Un investissement qui devrait être opérationnel dès l’année prochaine et auquel s’ajoutent également une augmentation des capacités logistiques et un renforcement du service Méthodes/Développement.

À Cergy (35 salariés), Sartorius va créer un centre d’excellence pour la conception de résines de chromatographie, renforcer ses équipes de recherche et développement et de marketing, et augmenter la capacité de production par l’achat de nouveaux équipements de fabrication.

Objectif 5 milliards de chiffre d’affaires en 2025

L’ensemble du groupe Sartorius, dont le siège est à Göttingen, en Basse-Saxe, enregistre un chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros et emploie 13 000 collaborateurs, en Amérique, en Europe et en Asie. " Au total, le groupe compte 60 sites dans le monde. Notre ambition pour 2025 est d’atteindre 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Soit le double de 2020. Notre ambition est portée par la démographie qui ne cesse de croître, par le marché de la santé en forte croissance et par l’augmentation du nombre des médicaments. Le marché des vaccins est également plutôt favorable. Si nous continuons à maintenir notre capacité d’innovation, nous pourrons conserver notre position de leader. Pour cela, nous devons disposer de sites de production, partout dans le monde, au plus près des clients afin de répondre à une demande en juste à temps ", poursuit le directeur du site aubagnais.

Raccourcir les délais de mise sur le marché de nouvelles molécules

À l’occasion de la présentation de la stratégie de Sartorius Stedim Biotech, la ministre de l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, s’est félicitée de ce "plan de développement ambitieux qui fait le choix de la France". Et de rappeler qu'un emploi industriel "génère en moyenne de trois à cinq emplois induits, si l’on inclut non seulement les sous-traitants, l’ensemble des services nécessaires au fonctionnement d’un site industriel mais également les petits commerces de proximité qui vont également profiter de l’afflux de nouveaux consommateurs. Tout cela entre dans notre politique de réindustrialisation". C’est pourquoi le plan d’investissement de Sartorius Stedim a été retenu par l’État français dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt visant à renforcer les capacités de production françaises dans la lutte contre le Covid-19, baptisé Capacity building, et qu’un financement de 18 millions d’euros a été accordé. Au total, 42 projets ont été soutenus en France dans le cadre de l’appel à manifestations d’intérêt pour un montant de 520 millions d’euros.

" Nous devons accompagner toutes les entreprises industrielles qui participent à la lutte contre le Covid, à la fois dans la recherche et développement et dans la production. 80 % des principes actifs des médicaments sont produits hors d’Europe. Nous avons choisi de considérer la santé comme un pôle phare du développement industriel de la France ", a-t-elle souligné. 7,5 milliards vont ainsi être investis pour le plan santé 2030. " Nous devons par ailleurs faire des efforts afin de raccourcir les délais de mise sur le marché de molécules nouvelles. Le délai moyen en France est de 550 jours, alors que dans d’autres pays européens, il est seulement d’une centaine de jours… ", conclut la ministre.

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