Ligne Nouvelle Paca : Douche froide pour les Azuréens

Ligne Nouvelle Paca : Douche froide pour les Azuréens

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Infrastructures La commission Mobilité 21 exclut de ses priorités la partie azuréenne de la Ligne Nouvelle Paca et condamne les Alpes-Maritimes à l'isolement.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Al'heure où nous bouclons, les arbitrages de la commission Mobilité 21 n'ont pas encore été officiellement rendus. Toutefois, de nombreuses fuites font état d'une décision qui condamnerait le département des Alpes-Maritimes à l'isolement. Sur les 70 projets retenus par le Schéma national des infrastructures de transport (SNIT) que la commission présidée par le député Philippe Duron avait à évaluer et à hiérarchiser, la Nouvelle Ligne Paca figure bien dans ses priorités, mais pas dans sa totalité. Seul le traitement du noeud marseillais, à savoir la traversée souterraine de la gare Saint-Charles et la vallée de l'Huveaune, pour un montant de 2,5 milliards d'euros, serait réalisé avant 2030. Le reste de la ligne, qui relierait Nice depuis sa gare multimodale pour arriver au Muy, serait relégué au rang de priorités secondaires, dont les chantiers seraient entrepris entre 2030 et 2050.




L'axe latin remis en cause

Malgré le consensus des élus régionaux, la nouvelle mouture qui ne s'attachait plus uniquement à la vitesse mais portait une attention particulière aux transports régionaux et au fret semble ne pas avoir séduit. Et la Côte d'Azur de devoir encore patienter un long moment pour être connectée aux grands axes ferroviaires européens. Car là est tout l'enjeu. Outre sa volonté de répondre à l'amélioration des transports au quotidien, proche de la saturation, la Nouvelle Ligne amorçait une nouvelle étape dans la réalisation d'un arc ferroviaire latin. D'où l'incompréhension des élus azuréens. Bernard Kleynhoff, président de la CCI « refuse ce scénario catastrophe » et insiste sur le caractère vital et urgent de la Ligne Nouvelle entre Le Muy et Nice : « Le manque de connexion au réseau italien et d'aller/retour à Marseille dans la journée serait lourd de conséquences pour l'attractivité et la compétitivité des entreprises et donc pour l'emploi ». Même son de cloche du côté de l'UPE : « On nous condamne à survivre avec les mêmes infrastructures qu'au siècle dernier. Quelle image donne-t-on aux investisseurs et aux 11 millions de visiteurs ?, s'interroge son président Yvon Grosso. Les entreprises azuréennes financent depuis des années le budget de transport urbain. Nous sommes en droit d'attendre un retour sur investissement ».




Se tourner vers l'Italie

Christian Estrosi, président de la métropole Nice Côte d'Azur, prévient : « Il n'est pas normal que les Azuréens restent à nouveau les laissés-pour-compte de la desserte ferroviaire au sein de la Région. Si le gouvernement confirme la position de la commission Mobilité 21..., je m'engagerai pour que Nice et la Métropole se tournent vers l'Italie pour construire l'avenir du territoire et son développement. » Un positionnement qui trouve de plus en plus d'écho sur la Côte d'Azur. Les travaux entre la capitale de la Ligurie et Vintimille devraient s'achever à l'horizon 2020 et placeraient Gênes à un peu plus d'1h de Nice, contre 2h30 pour Marseille.