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L'export permet à Maîtrise Technologique de limiter l'impact de la crise
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L'export permet à Maîtrise Technologique de limiter l'impact de la crise

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Dès la reprise de Maîtrise Technologique il y a trois ans, son dirigeant Fabien Sarrazin avait choisi de développer les marchés à l’export pour offrir une nouvelle dynamique à cette entreprise, créée il y a trente ans. Pendant le confinement imposé par le gouvernement, les nouveaux marchés internationaux de Maîtrise Technologique lui ont permis de limiter la casse.

Chez Maîtrise Technologique, les 16 salariés mobilisent leurs compétences en développement logiciel, en télécom et intégration de système dans un environnement routier pour concevoir, réaliser et livrer des réseaux d’appels d’urgence, dont les plus connus sont les bornes orange situées sur autoroutes. — Photo : Maîtrise technologique

Maîtrise Technologique fait partie de ces 61 % d’exportateurs régionaux qui ont poursuivi leur activité à l’international pendant le confinement et qui ont finalement démontré que « l’après » se prépare bien « pendant ». L’entreprise, implantée à Saint-Maximin et premier fabricant français de systèmes d’appels d’urgence routiers, dont les plus connus sont les bornes orange sur autoroutes, a ainsi poursuivi, pendant la crise, un virage stratégique engagé trois ans plus tôt par son nouveau dirigeant, Fabien Sarrazin. « Lorsque j’ai repris l’entreprise, je souhaitais apporter de la valeur ajoutée en augmentant les services associés au réseau d’appel d’urgence, comme l’utilisation de balise Bluetooth pour une meilleure gestion du temps de parcours sur le réseau autoroutier ou l’intégration d’émetteurs LoRa visant la collecte de données multiples de l’environnement routier », explique l’entrepreneur.

Une stratégie de diversification à l’international

Ces services, en plus de la maintenance de tous les éléments actifs du monde de la route, du panneau d’affichage aux bornes d’appels, ont permis à Maîtrise Technologique de consolider ses parts de marché sur le territoire français et d’équiper, par exemple, la Promenade des Anglais de bornes d’appel SOS de plage ou le port de Bastia de bornes d’informations. Ils ont aussi permis de crédibiliser sa démarche à l’international, enregistrant ainsi une croissance globale de 40 % du chiffre d’affaires (2,90 M€ en 2019) et portant l’effectif à 16 personnes (contre 12 à la reprise, NDLR). « La société faisait déjà un peu d’export, mais uniquement par opportunisme. Avec mon arrivée, nous avons mis en œuvre une stratégie à cinq ans, en lien avec la Team Sud Export et visant à nouer des partenariats avec des intégrateurs locaux », explique Fabien Sarrazin.

En Europe, en Asie du Sud-Est, en Amérique Latine, Maîtrise Technologique prospecte, participe à des voyages d’affaires ou s’expose au salon Intertraffic à Mexico, le salon international des infrastructures, de la sécurité, du stationnement, de la mobilité intelligente et de la gestion du trafic. Elle signe aussi ses premiers partenariats, notamment en Pologne ou en Malaisie et commence des discussions avec des sociétés indiennes. La machine était lancée… Tout aurait pu s’arrêter avec la crise sanitaire du Covid-19 et sa double conséquence, le confinement et le gel de toute activité en France pendant un mois et demi -deux mois. « Je suis conscient d’avoir eu beaucoup plus de chance que d’autres entreprises. Néanmoins, j’ai quand même dû placer certains collaborateurs en chômage partiel, une mesure que je ne pensais pas avoir à prendre un jour… À ce premier choc s’en est ajouté un autre : celui de devoir signer chaque jour les papiers autorisant mes collaborateurs à venir travailler. »

L’export, un relais d’activité en temps de confinement

Car le travail continue chez Maîtrise Technologique. « Non seulement, je ne pouvais me résigner à fermer. Mais en plus, nous avions des commandes à honorer en Irlande, en Pologne, en Hongrie », confie l’entrepreneur. Pendant deux mois, Fabien Sarrazin a ainsi pu maintenir sa production et son activité commerciale, tout en assurant le moral de toute son équipe grâce à l’international. Avec ses partenaires polonais, il a passé de nombreuses heures en visioconférence pour des finalisations techniques, concrétisé un projet sur place et engendré du chiffre d’affaires. Avec l’Inde, « ma collaboratrice Diane Guerand a mené quatre rendez-vous de prospection à distance avec des intégrateurs potentiels de nos systèmes. Il ne nous restera plus qu’à nous déplacer une seule fois pour finaliser un partenariat. » Le dirigeant a fait l’économie de plusieurs allers-retours, exploré de nouvelles méthodes de travail… Il sort aussi de cette crise rassuré sur le futur. Les pertes de chiffre d’affaires seront minimisées, de l’ordre de 10 à 15 % sur l’année. Mais « surtout, nous avons continué à travailler, à avancer, à faire des propositions, nous avons gagné un temps précieux sur des projets qui mettent globalement 18 mois à deux ans à se concrétiser, nous sommes prêts à repartir ! »

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