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Les ventes de la roue Teebike ont explosé avec le déconfinement
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Les ventes de la roue Teebike ont explosé avec le déconfinement

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Né en octobre 2019 à Nice, Teebike (cinq collaborateurs) fait partie des « privilégiés de la crise ». La start-up propose grâce à sa roue connectée d’électrifier n’importe quel vélo. Avec la crise sanitaire, les ventes ont explosé jusqu’à la rupture de stock.

— Photo : O. Oreggia

L’innovation de Teebike permet d’électrifier un vélo classique, en installant simplement sa roue connectée à l’avant. Pour la start-up niçoise lancée à l’automne dernier, l’effet déconfinement est immense.

Rupture de stock en quelques jours

« Début mai, nous avons vendu deux à trois mois de stocks, soit 200 roues », précise Laurent Durrieu, fondateur de l’entreprise. « Le virus a fait plus en quinze jours que toutes les associations en quinze ans ». Entre crainte de la promiscuité dans les transports en commun et aménagement de pistes cyclables, Teebike a donc dû établir une liste d’attente avec un système de préventes. Le prochain réassort est attendu le 15 juin, avant un second plus conséquent mi-juillet.
Vendues 750 euros et commercialisées notamment au sein du réseau Fnac-Darty, ces roues sont fabriquées en Chine. C’est là-bas que Laurent Durrieu a eu l’idée de Teebike.

25 millions de vélos neufs à la décharge

À 55 ans, le dirigeant a vécu plusieurs vies professionnelles : une vingtaine d’années chez Procter & Gamble puis Danone où il a dirigé la branche Danone produits laitiers frais, avant de s’installer sur la Côte d’Azur, de se lancer dans la construction de centrales solaires avec Terres d’Énergie et d’ouvrir une filiale en Chine. Il vit alors entre Nice et Shanghai.

« Transformer les vélos classiques en vélos électriques pour les rendre désirables. »

« Il y a quelques années, les Chinois ont initié des vélos en libre-service, bien avant que ce ne soit fait en France. Mais selon le modèle d’Uber, identifiant leur localisation par smartphone comme cela peut se faire pour les trottinettes. Deux grosses start-up se sont lancées, fabriquant des vélos à l’échelle chinoise », raconte le dirigeant. « Mais le modèle économique du free floating ne marche pas. En quelques mois, 25 millions de vélos neufs ont été jetés ! Vous trouvez là-bas des cimetières à vélos de plus de vingt mètres de hauteur. Un gâchis incroyable. » Mais alors comment récupérer ces bicyclettes, les remettre en circulation en les vendant alors que tout un chacun peut librement se servir dans ces décharges ? Ainsi est né le projet Teebike : « en les transformant en vélos électriques pour les rendre désirables. »

Trois ingénieurs ont planché pendant une année pour mettre au point cette roue qui se devait d’être simple et rapide à monter, à un coût réduit, tout en étant pilotée de son smartphone. Le produit final est vendu en France fin 2019. Rapidement, Teebike a trouvé sa place auprès d’un réseau d’une trentaine de magasins français et belges, le plus souvent dédiés aux « vélos taffeurs », à savoir ceux qui vont travailler en pédalant. « L’avantage avec cette roue est que vous pouvez aller où vous voulez, quelle que soit votre condition physique. Elle permet d’arriver au travail, sans être en sueur ! »

Objectif : production made in France

Maillon de l’économie circulaire, la start-up souhaite à terme rapatrier la production en France, l’inscrivant dans un projet social global, impliquant des ESAT ou des personnes en difficultés. Pour l’heure, la jeune pousse doit se concentrer sur son succès, afin qu’il ne soit pas foudroyant. « Nous faisons partie des chanceux et privilégiés de cette crise, les éléments nous sont très favorables, mais une croissance trop rapide peut être dangereuse. Nous allons devoir prendre le temps de nous structurer », temporise Laurent Durrieu. « Nous ne sommes pas à l’abri d’un ralentissement à partir de septembre. »
Le développement de Teebike (cinq collaborateurs) passera aussi par une levée de fonds. Lancées avant le confinement, les discussions avec d’éventuels investisseurs et partenaires ont repris dernièrement. Quant aux objectifs internationaux, d’autres contacts ont été établis en Europe du Nord pendant cette période.

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