Bouches-du-Rhône
« Les Mutuelles du Soleil proposent un jour de télétravail par semaine »
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« Les Mutuelles du Soleil proposent un jour de télétravail par semaine »

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Claude Leblois dirige les Mutuelles du Soleil. Le groupe de protection sociale de 460 salariés, dont le siège est basé à Nice, a bousculé son organisation en intégrant le télétravail. Dans sa mise en place, sont apparus des freins, mais aussi des avantages, auxquels l’entreprise ne s’attendait pas. Explications du dirigeant.

— Photo : DR

« Je ne pense pas que l’on rende les gens heureux en mettant des flippers à tous les étages, mais le cadre de vie et la reconnaissance sont importants. Aujourd’hui, il y a un ensemble de choses à prendre en compte pour fidéliser ses salariés. Aux Mutuelles du Soleil, l’idée du télétravail trouve son origine dans les embouteillages dont souffre notre région. Pour l’entreprise, c’est aussi une volonté de faire des économies. Je préfère dépenser plus pour que les salariés restent dans l’entreprise car ils s’y sentent bien, que d’avoir à remplacer des salariés qui partent et ne montent jamais en expérience.

Une journée de télétravail basée sur le volontariat

Nous avons ouvert le travail à distance à nos fonctions support, puis aux métiers de production, et enfin aux services « complexes », comme la plateforme téléphonique et le service courrier. Plus de la moitié des salariés éligibles sont aujourd’hui en télétravail. Cela ne pourra pas être mis en place pour la branche commerciale. Difficile d’amener le prospect dans la salle à manger ! Idem pour les collaborateurs dans nos agences (24 dans 8 départements de Région Sud et d’Occitanie, NDLR). Nous avons voulu être flexibles, ne rien imposer. Certains ne veulent pas que la sphère du travail entre dans la sphère privée. D’autres n’ont pas d’emplacement adapté chez eux pour travailler.

En parallèle, nous avons développé la visioconférence, indispensable aux réunions de service. L’entreprise fournit un équipement avec écrans, clavier, casque pour le téléphone. Un kit coûte environ 800 euros. C’est un investissement, mais si vous voulez que le télétravail fonctionne, il faut que ce soit fait dans de très bonnes conditions.

La fracture numérique, frein au télétravail

C’est justement l'un des grands freins que nous avons rencontrés : la fracture numérique. Pour un même niveau de qualité, il faut un débit de 8 mégas. Dans les Bouches-du-Rhône, nous n’avons pas eu de problème mais, dans les Alpes-Maritimes, beaucoup habitent dans les vallées autour de Nice et le débit n’y dépasse souvent pas les 5 ou 6 mégas. Nous réfléchissons donc à des plateaux de coworking à mi-distance, mais cela occasionnerait des frais.

« Je préfère que le collaborateur travaille de chez lui et que la production ne s’arrête pas. »

Nous avons mis en place le télétravail un jour par semaine. L’idée est de favoriser le mercredi pour ceux qui ont des problèmes de garde d’enfant. On peut tout à fait travailler avec des enfants qui jouent à côté. En 2020, nous passerons peut-être à deux jours, mais pas davantage, car je tiens à ce que les gens se rappellent qu’ils font partie d’une entreprise. L’idée est de remplacer les journées posées, par exemple, en « enfant malade ». Je préfère que le collaborateur travaille de chez lui et que la production ne s’arrête pas.

Des gains en productivité et en attractivité pour l'entreprise

Tout le monde semble content. Le temps de trajet gagné pour le collaborateur est aussi gagné pour l’entreprise. Un salarié en forfait-jour commence souvent à travailler à l’heure où il prend habituellement sa voiture. En supprimant le trajet, vous gagnez donc en productivité. Avec cinq personnes comme ça, vous gagnez un ETP !

Autre avantage pour l’entreprise : nos services RH ont constaté que lorsqu’on annonce en recrutement que l’entreprise pratique le travail à distance, on voit des sourires. Pour moi, le télétravail n’offre donc que des avantages. »

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