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Les librairies Charlemagne passent à l'offensive pour sauver la fin de l'année
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Les librairies Charlemagne passent à l'offensive pour sauver la fin de l'année

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Surpris par l’annonce du deuxième confinement, le directeur général des librairies Charlemagne, Olivier Rouard passe à l’offensive. En s’appuyant sur le site de vente en ligne de l’entreprise, les salariés des six librairies se mobilisent pour préparer les commandes, organiser le "click & collect" et ainsi sauver une fin d’année, qui représente habituellement 25 % du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise.

Olivier Rouard, directeur général des librairies Charlemagne — Photo : Charlemagne

À l’image de l’ensemble de ses confrères libraires, Olivier Rouard a été surpris par l’annonce d’une deuxième phase de confinement. « Je ne m’attendais pas du tout à un reconfinement ; nous étions d’ailleurs en train de nous organiser pour préparer l’arrivée des fêtes de Noël et avions pris un peu d’avance par rapport aux années précédentes pour répondre au souhait de nos clients d’anticiper leurs achats. »

Olivier Rouard dirige la branche "librairies" du groupe familial Charlemagne (30 M€ de chiffre d’affaires), qui officie par ailleurs dans le secteur de la fourniture de bureau, une branche dont l’activité est maintenue à 100 % à l’occasion de ce deuxième confinement. Inscrites dans le paysage varois et toulonnais depuis plus de 90 ans, reconnues pour leur rôle d’acteur culturel de premier plan, les librairies Charlemagne, au nombre de six et actuellement fermées, rayonnent de Toulon à Fréjus et réalisent un peu plus de 7 millions d’euros de chiffre d’affaires sur la vente de livres.

Agilité et dynamisme

Dans cette entreprise qui cultive depuis toujours son indépendance, la crise sanitaire du coronavirus et ses deux confinements successifs ont surpris tout le monde. Au premier confinement, Olivier Rouard avait adopté une stratégie défensive. Cette fois-ci, il a décidé de passer à l’offensive, de miser sur « une attitude agile et dynamique. » L’ensemble des librairies se sont organisées en bases logistiques click & collect et peut s’appuyer sur le site de vente en ligne, qui existe depuis quelques années. « C’est d’ailleurs un point positif du confinement : sa fréquentation a été multipliée par 10 et notre clientèle se l’est appropriée », souligne le dirigeant.

« Quant aux salariés, ils se sont adaptés à une nouvelle manière de travailler, qui demande bien plus d’énergie. Ils se chargent aussi de faire en sorte que les magasins restent le plus possible en alerte, dans l’éventualité d’une réouverture », ajoute le directeur général. Si une partie des 80 salariés des librairies sont occupés, il a tout de même déclenché le chômage partiel à hauteur de 50 %. Les équipes de Charlemagne se sont également converties aux outils numériques : envoi de newsletters, alimentation des réseaux sociaux, diffusion de capsules vidéo « nous permettent d’entretenir le lien avec notre clientèle. »

Une activité maintenue à hauteur de 30 %

Après avoir réalisé des ventes records la veille du deuxième confinement et vécu « un Noël avant l’heure », l’activité se maintient à hauteur de 30 %. « Grâce au bouche-à-oreille, nous espérons encore faire progresser ce chiffre. Nos clients sont nombreux à nous encourager et à participer ainsi au maintien d’un moral plutôt bon dans nos équipes. »

En règle générale, l’enseigne réalise 25 % de son chiffre d’annuel, lors des fêtes de fin d’année. Un chiffre qui a une importance particulière pour les libraires puisque c’est en fin d’année aussi que se joue la trésorerie du premier trimestre. Aussi, pour tenter de multiplier les ventes virtuelles et alors que le gouvernement vient de confirmer la fermeture des commerces jugés non essentiels jusqu’au 1er décembre, Olivier Rouard envisage déjà le lancement de nouveaux services, comme la possibilité de réaliser des rendez-vous téléphoniques en visio, qui « permettront à nos libraires de réaliser une part importante de leur métier, à savoir le conseil. »

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