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Les Franjynes veulent franchir un cap en 2021
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Les Franjynes veulent franchir un cap en 2021

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Trois ans après sa naissance, l’entreprise sociale et solidaire niçoise Les Franjynes veut quitter ses habits de start-up et se structurer. Créée par Julie Meunier, elle propose une gamme de fausses franges, turbans et bonnets pour les femmes qui perdent leurs cheveux, notamment après une chimiothérapie.

Julie Meunier a lancé la marque Les Franjynes à Nice en 2017, offrant une alternative à la perruque aux femmes atteintes de cancer — Photo : Les Franjynes

2020 aura été une bonne année pour Les Franjynes, son chiffre d’affaires passant de 250 000 à 320 000 euros. La petite entreprise installée à Nice, qui compte désormais cinq collaborateurs dont deux à temps plein, crée des produits capillaires, brevetés, pour les femmes perdant leurs cheveux, notamment après un traitement contre le cancer. « L’atelier niçois qui fabrique nos turbans et bonnets a pu continuer à fonctionner normalement malgré le confinement. Ce sont des produits de santé, donc La Poste effectuait des relèves prioritaires », explique Julie Meunier, fondatrice de la marque. « Nous avons connu une forte activité sur notre site internet. Nous allons d’ailleurs l’améliorer avec, par exemple, des filtres qui permettront d’essayer les franges en ligne. »

Plus de 500 références créées en trois ans

Julie Meunier a lancé sa société après avoir bataillé contre un cancer du sein à l’âge de 27 ans, et connu l’immense inconfort d’une perruque. Son premier produit, les fausses franges, ont été déclinées en turbans et bonnets, pour les femmes principalement mais aussi pour hommes et enfants. Elle totalise 568 références depuis 2017. Les Franjynes ont aussi créé une ligne de vêtements s’adressant surtout à des femmes ayant eu une ablation du sein. Le succès n’a pas vraiment été au rendez-vous, contrairement aux « franges reverse ». Dernière née de la maison ayant nécessité deux ans de développement, cette prothèse capillaire couvre également la nuque. « Nous avons vendu la moitié de notre production en un week-end, cela a été une belle surprise », se réjouit Julie Meunier.

210 points de vente

En 2021, la jeune dirigeante veut structurer sa société. « J’exerce toujours dix métiers au sein des Franjynes. Nous entrons dans notre quatrième année et nous ne sommes plus censés être en mode start-up. Il nous faut passer à l’échelle supérieure. Il nous faut trouver un logisticien, une assistante production, une responsable commerciale… Sans force de vente, nous avons 210 points de distribution dont 140 pharmacies où nos franges ont toute leur place. » Mais pour autant que parcours de la TPE a été semé de succès et de récompenses, Les Frangynes continuent de grandir sur leurs propres deniers. Étonnamment, aucun investisseur n’est venu frapper à la porte de Julie Meunier.

Avec une énergie et un sourire qui la quittent peu, la cheffe d’entreprise poursuit son chemin. L’éditeur Larousse est venu la chercher pour témoigner justement de son parcours dans un livre. « Douze mois d’écriture ! Il s’agit d’un recueil de conseils vers une certaine résilience. » En attendant la parution fin janvier, elle continue de tisser des partenariats avec de « grandes marques françaises pour que, dans le cadre de leur politique RSE, elles nous donnent ou nous vendent du tissu à petit prix. » Elle garde aussi en tête un projet de shampoings spécifiques. Rien ne presse. Il lui faut d’abord répondre à la demande qui ne cesse d’affluer, de France bien sûr mais aussi dernièrement d’Espagne ou du Maroc. Les Franjynes ont déjà un point de vente au Canada.

La marque compte 3 000 nouveaux clients par an. Un marché qui, malheureusement, n'est pas près de s’essouffler. L’OMS prévoit, d’ici à 2040, entre 29 à 37 millions de nouveaux cas de cancers dans le monde.

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