Près de 8 % des emplois des Bouches-du-Rhône sont liés aux activités portuaires soit 42 600 emplois (hors intérim) répartis dans 1 570 établissements, selon la toute dernière enquête de l’Insee, conduite en 2019, en collaboration avec l’Union Maritime et Fluviale et le port de Marseille-Fos. "8 %, c’est significatif dans l’économie du territoire. Avec la réindustrialisation de la France, nous allons mesurer de plus en plus l’activité d’un port avec autre chose que des tonnages. Aux 42 600 emplois s’ajoutent les 1 790 postes créés par la valorisation de notre foncier, comme celui des Terrasses du Port. Ce sont donc près de 44 400 emplois directs générés par le port", a souligné Hervé Martel, président du directoire du port de Marseille-Fos, le 2 mai, lors de la présentation de l’étude.
Principal enseignement : l’importance croissante des emplois (56 %) issus des activités induites par la présence du port : industrie, services de maintenance, transport routier. Les activités portuaires (manutention et services aux navires) représentant 44 % de l’emploi salarié.
Près de trois emplois sur cinq sont situés à Marseille ou à Fos-sur-Mer, communes comprenant les deux bassins du port distants de 70 km 14 380 salariés travaillent à Marseille, soit 25 % de l’emploi et 85 % sont concentrés à Fos-sur-Mer avec 9 360 emplois recensés.
Huit emplois sur dix sont occupés par des hommes. Certains secteurs sont exclusivement masculins : la manutention, le pilotage et le transport routier de marchandises notamment. Au total, les emplois du cluster génèrent 1,8 milliard d’euros de masse salariale, soit 11,6 % de la masse salariale dégagée dans les Bouches-du-Rhône par le secteur marchand non agricole hors intérimaires.
Des emplois plus rémunérateurs dans le maritime
À 17,60 € de l’heure, le salaire horaire net médian dans le secteur industrialo-portuaire est supérieur de 34 % à la moyenne des Bouches-du-Rhône qui se situe à 13,10 euros. "Les emplois du cluster industrialo-portuaire sont davantage qualifiés que les emplois du département. Nous recensons 33 % d’ouvriers qualifiés et 10 % d’employés", souligne Frédéric Chatel de l’Insee.
Trois salariés sur quatre travaillent dans un établissement de plus de 50 salariés et autant dans une multinationale. Au regard de la précédente étude conduite en 2013, le port n’aurait gagné que 1 100 emplois. Une période marquée par la restructuration/ reconversion des raffineries et l’arrivée de nouvelles activités depuis 2013 qui génèrent peu de main-d’œuvre (data centers). "Le trafic conteneurs a augmenté de 1 à 1,5 million Evp (équivalent vingt pieds, NDLR) ces dix dernières années sachant que 1 000 Evp génèrent un emploi portuaire et 5 à 8 emplois dans la logistique", analyse Hervé Martel. Il s’estime confiant en l’avenir avec des nouveaux projets d’installation d’usines (la mega usine de produits photovoltaïques de Carbon, la première usine de Gravithy dédiée à la production d’acier vert et décarboné) à Fos et la promesse de 10 000 nouveaux emplois à la clé.
