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Le port de Marseille-Fos annonce un manque à gagner de 35 millions d'euros en 2020
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Le port de Marseille-Fos annonce un manque à gagner de 35 millions d'euros en 2020

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Mis à rude épreuve par les conflits sociaux et la pandémie de Covid-19, le port de Marseille-Fos achève le semestre 2020 sur un trafic en repli de 15 %. Une situation qui grève les comptes de l’établissement public, qui devrait finir l’année sur un manque à gagner de 35 millions d’euros. Malgré l’incertitude qui plane sur la reprise de l’activité fret et passagers, de nouvelles remises commerciales aux clients du port sont annoncées afin de relancer l’activité.

Pour favoriser le transbordement, le port de Marseille-Fos propose une ristourne de 50% sur les droits de port — Photo : DR

Quasiment tous les indicateurs sont dans le rouge. Conteneurs, marchandises diverses, hydrocarbures ont plombé l’activité du port de Marseille-Fos de janvier à fin juin. Pour autant, c’est un directeur d'infrastructure confiant et souriant qui a dévoilé le bilan semestriel d’activité et les mesures commerciales votées par le Conseil de surveillance pour aider à la relance de l’activité.

Une capacité d’autofinancement restaurée

« La bonne santé du port de Marseille a permis de traverser la crise. Nous sommes déterminés à soutenir l’économie portuaire, malgré la situation mondiale de pandémie qui a freiné l’activité de 15 %, à 33,5 millions de tonnes. Nous avons notre part de responsabilité. C’est un semestre particulier mais, après dix années de croissance ininterrompue, le port a restauré sa capacité d’autofinancement. En 2019, nous étions dans une situation financière saine », assure Hervé Martel, qui a révélé de nouvelles mesures commerciales en faveur des clients du port.

Après la signature en mars du pacte d’engagement aux côtés de la Région Sud, où 2 millions d’euros de remises commerciales dans la réduction des frais de stationnement des conteneurs ont été annoncées, le port engage 4,5 millions d’euros supplémentaires en 2020 pour soutenir les manutentionnaires, armateurs, transitaires frappés de plein fouet par la pandémie. Ainsi une ristourne de 30 % sur les droits de port navire sera allouée aux compagnies exploitant des ferries et rouliers sur la période de septembre à décembre.

Liaisons interrompues avec l’Algérie

Par ailleurs pour faire face à une réorganisation des grandes lignes maritimes qui écarte Marseille progressivement des navires-mères, le premier port français a mis en place une politique tarifaire pour favoriser le transbordement en proposant une ristourne de 50 % sur les droits de port. « Nous ne sommes pas sur la dorsale Malte, Tanger, Algésiras mais nous ajoutons de nouvelles mesures commerciales », annonce Hervé Martel, résolument déterminé à changer de braquet. Dans un contexte où les volumes conteneurisés ont chuté de 17 % en raison de la pandémie de Covid-19, les manutentionnaires tenus contractuellement d’atteindre des objectifs de trafics avec un système de bonus/malus pourraient bénéficier d’un moratoire.

Le port, qui accuse de manière structurelle une baisse de ses recettes liées au pétrole (représentant encore deux tiers du tonnage global), doit trouver de nouvelles ressources financières. Ainsi, les 170 millions d’euros de chiffre d’affaires prévisionnel pour 2020 ne seront pas atteints. « Nous anticipons une baisse de chiffre d’affaires de 20 % et un manque à gagner qui devrait se situer autour de 35 millions d’euros », avance Hervé Martel.

S'il perçoit quelques frémissements de reprise dans le transport de marchandises, l'incertitude perdure dans le domaine des voyageurs. Les liaisons maritimes avec l’Algérie sont toujours interrompues depuis la mi-mars. Statu quo également pour les croisières toujours soumises à des décisions européennes et nationales. Port refuge des paquebots, Marseille accueille onze navires avec là encore des réductions sur les frais de stationnement.

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