Marseille
Le négociant Brousse Vergez intègre l'aubagnais Arguydal
Marseille # Agroalimentaire # Fusion-acquisition

Le négociant Brousse Vergez intègre l'aubagnais Arguydal

S'abonner

L'entreprise marseillaise Brousse Vergez a doublé son chiffre d'affaires depuis 2012. Elle vient de racheter la société aubagnaise Arguydal afin d'élargir son offre...

— Photo : Le Journal des Entreprises

Après le Nantais Axe Fruits et CINRJ en 2014, puis Ambro Foods en 2016 dans l'Isère, la société Brousse Vergez vient de réaliser sa nouvelle opération de croissance externe en rachetant 100 % de l'entreprise aubagnaise, Arguydal, spécialiste de la conception et de la distribution de fèves et décors haut de gamme en porcelaine, ainsi que d'accessoires liés à l'Épiphanie comme les couronnes des rois ou les sacs à galettes. Avec cette acquisition, Brousse Vergez élargit son offre dans l'univers de la Boulangerie-Pâtisserie. C'est au tout début des années 1990 que l'entreprise familiale, jusque-là spécialisée dans les primeurs et les fruits secs, a pris le tournant de la boulangerie-Pâtisserie sous l'impulsion de Stephan Brousse.

La Boulangerie-pâtisserie représente 60 % de l'activité

« Nous sommes restés dans notre métier de négociant, mais nous avons eu l'idée de créer une marque et de réaliser un cahier des charges pour sourcer les produits », confie Jérémy Brousse, directeur général délégué, quatrième génération de Brousse à la tête de la PME. Ainsi est née Brover une marque dédiée à la distribution de fruits au sirop destinée à la Pâtisserie. « C'est aujourd'hui une référence dans son domaine. Dans les années 2000, nous sommes ensuite entrés dans la grande distribution en proposant des marques de distributeurs pour Système U et Intermarché. Depuis 2005, nous avons développé Brover à l'export et vers les industriels de l'agroalimentaire ». poursuit-il. Aujourd'hui, les produits pour Boulangerie-Pâtisserie représente 60 % de l'activité de l'entreprise, contre 40 % pour le département fruits secs. Le rachat d'Arguydal, qui a vu le jour en 1985, est la première acquisition qui ne soit pas liée à un ingrédient culinaire. « Nous sommes toutefois toujours dans un métier de négoce. Ils créent des fèves et notamment des collections sous licence qui sont vendues aux mêmes clients que nos produits. Ils vendent également des éléments de décor comme les couronnes. C'est une entreprise de douze personnes, basée à Aubagne, qui réalise 8 millions d'euros de chiffre d'affaires. Il y a d'évidentes synergies à mettre en place. Cela nous a paru faire sens, même si nous ne sommes pas dans l'alimentaire ». L'entreprise était en vente pour cause de départ à la retraite du dirigeant. « Nous nous sommes croisés à l'occasion d'un salon et l'idée de la reprise a germé. Chez nous, tout est aussi tourné dans cette logique de transmission. Mon père, Stephan, envisage de s'arrêter d'ici à 2018 et nous sommes dans une logique de croissance forte ». L'opération s'est ainsi faite dans un véritable esprit de transmission. Les équipes d'Arguydal sont maintenues en place sous la direction générale d'Anne Benard. Gérard Pietri assurera la passation et l'accompagnement de l'activité jusqu'au 31 décembre 2017, date de son départ à la retraite. L'entreprise demeure pour l'instant sur son site d'Aubagne.

Un chiffre d'affaires qui n'en finit plus de monter

Depuis 2012, Brousse Vergez a doublé son chiffre d'affaires, qui est passé de 31 millions d'euros à 60 millions. Avec l'intégration définitive d'Arguydal, le chiffre d'affaires passera à 73 millions. « Nous envisageons de franchir la barre de 100 millions d'euros d'ici à 2022. La croissance permet d'embaucher, d'expérimenter, d'investir ». L'entreprise s'est ainsi agrandie sur son propre terrain en 2016, en rajoutant un étage de bureaux. Une salle de sport a également vu le jour. Brousse Vergez est également présente en Allemagne au travers d'une filiale. « Nous y sommes positionnés sur les fruits secs et plus précisément sur les dattes. L'Allemagne est un très gros marché, beaucoup plus mature que la France sur ces produits ». La filiale ne compte que trois salariés mais a notamment permis à la PME marseillaise de pénétrer la grande distribution allemande, chez Aldi et Edeka. « Sans cette implantation, nous n'aurions jamais pu y entrer. Cela nous fait réfléchir à d'autres implantations dans d'autres pays ».

En 2016, Brousse Vergez a réalisé 1,5 millions d'euros de résultat net. « Notre marge s'est développée plus vite que notre chiffre d'affaires. En réalisant toutes ces acquisitions nous avons directement intégré de la marge. Nous travaillons toujours sur l'optimisation de nos achats, mais nous ne sommes pas là pour presser nos fournisseurs. Ils doivent gagner leur vie. C'est important si l'on veut avoir une filière. Avec la croissance externe nous avons également changé de posture chez nos fournisseurs. En volume certes, mais aussi en image », conclut Jérémy Brousse.

Marseille # Agroalimentaire # Fusion-acquisition