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Le mini-laboratoire de Klearia détecte les traces de métaux dans l'eau
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Le mini-laboratoire de Klearia détecte les traces de métaux dans l'eau

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L'entreprise azuréenne Klearia veut accélérer le développement commercial de son laboratoire miniaturisé, portable et automatisé qui permet de détecter rapidement des traces de métaux lourds dans l’eau. Un enjeu de taille pour les industriels, sur lequel la start-up veut capitaliser.

Le laboratoire portatif mis au point par la TPE azuréenne Klearia permet de détecter des traces de métaux lourds dans l’eau — Photo : Klearia

La PME azuréenne Klearia a lancé avant l'été une levée de fonds de 200 000 euros via la plateforme Ayomi pour booster le développement commercial de son "laboratoire sur puce" permettant de détecter des polluants métalliques à l’état de traces dans l’eau. Un laboratoire miniaturisé, portable et automatisé qui permet de détecter in situ et en deux heures des traces de métaux lourds dans l'eau : arsenic, plomb, mercure, cuivre. Le tout avec une précision qui se veut équivalente à un laboratoire haute performance.

Démontrer les gains d'usage aux industriels

Logé dans sa mallette, le système est "utilisable par n'importe qui et sans aucun danger", décrit Clément Nanteuil, fondateur et dirigeant de Klearia (9 salariés, chiffre d'affaires non communiqué), entreprise spin-off du CNRS née en région parisienne en 2012 et installée à Nice en 2018, attirée par la dynamique naissante pour les cleantech.

"Nous nous adressons aux industriels qui utilisent des eaux de process, que ce soit de l'eau embouteillée ou celle entrant dans la fabrication des composants microélectroniques qui doit être ultra-pure. Nous pourrons détecter une douzaine de métaux d'ici un an. De grands comptes nous suivent de près, ils voient immédiatement l'intérêt de la technologie mais il nous faut démontrer les gains d'usage engendrés", explique-t-il. L'enjeu est immense pour ces industriels. On se souvient du scandale qui avait frappé Perrier en 1990 après que des traces d'un gaz cancérigène avaient été détectées par un laboratoire. Le groupe avait dû retirer 280 millions de bouteilles dans le monde pour un coût avoisinant le milliard de francs.

Une innovation à fort potentiel

Pour l'heure, Klearia a déjà séduit des entreprises des secteurs de l'agroalimentaire, de la chimie, du luxe et de la cosmétique ou de l'aquaculture, qui cherche de plus en plus à recycler l'eau utilisée. Elle travaille également avec la Métropole Nice Côte d'Azur. Clément Nanteuil prévoit déjà un développement de son laboratoire sur puce au-delà des métaux, à la recherche de traces de médicaments ou de pesticides. Aujourd'hui, Klearia a "entamé (sa) mutation de start-up technologique en une vraie entreprise", plaide le dirigeant.

En partie hébergé à Nice par l’Institut méditerranéen du risque, de l’environnement et du développement (Imredd), et au CNRS à Sophia Antipolis, Klearia est référencé comme start-up à impact par Bpifrance et France Digitale. Elle est labellisée depuis peu par la Fondation Solar Impulse comme étant l’une des 1 000 solutions "propres, efficaces et rentables" pour le climat.

Le potentiel de son innovation s’annonce fort. L’entreprise vise le million d’euros de chiffre d’affaires d’ici une année. Elle lancera ensuite une deuxième levée de fonds avec un objectif de 2 millions d’euros, permettant notamment de constituer une équipe d’une cinquantaine de collaborateurs.

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