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Le Lien n’a pas attendu la crise pour livrer à vélo
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Le Lien n’a pas attendu la crise pour livrer à vélo

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Loin de tout effet de mode ou d'opportunisme, Maxime Le Nocher a créé Le Lien, sa société de livraison à vélo à Nice, en 2010. Il lui était alors bien difficile de sensibiliser les entreprises aux bienfaits des mobilités douces. Les temps ont changé.

— Photo : LeLien

De la clé USB à la palette de 200 kg en passant par le pli urgent à remettre en mains propres, un gâteau d’anniversaire ou un panier de courses, Le Lien livre tout, aux professionnels comme aux particuliers (via son application). Et à vélo.

Un modèle économique durable

L’activité se porte bien, renforcée par la crise sanitaire. Des restaurateurs, qui veulent éviter les grandes plateformes des multinationales par exemple font désormais appel à lui. Mais parler d’effet de mode ou d’effet Covid à son fondateur et dirigeant, Maxime Le Nocher, a plutôt tendance à l’agacer. Car la création de son entreprise remonte déjà à 2010, une époque pas si lointaine et pourtant tout autre, où beaucoup ne le prenaient pas vraiment au sérieux. « Au début, j’ai démarché 600 entreprises, administrations et organisations pendant près de deux mois et personne ne voyait l’intérêt d’une livraison à vélo alors qu’il y avait des scooters et que c’était plus rapide. Le premier mois d’activité, je n’ai effectué que quatre livraisons », explique le dynamique chef d’entreprise. « Nous n’avons pas attendu la crise. Nous sommes sur un modèle économique qui va durer. Nous avons des valeurs et des convictions. Je ne suis pas écologiste, c’est un terme politique, mais le développement durable, c’est ce que nous faisons, cela a du sens. Ça fait longtemps que je pense qu’il faut enlever les camions des centres-villes. »

250 000 km et 60 000 livraisons

Le Lien a fait ses calculs : en onze ans, sur leurs vélos à assistance électrique, avec ou sans cargo, avec ou sans remorque, ses coursiers ont parcouru 250 000 kilomètres et effectué 60 000 livraisons, permettant l’économie de 100 tonnes de CO2. Les premières années, Maxime Le Nocher était seul en selle jusqu’à ce que le directeur d’un magasin Carrefour Market niçois, sensible lui aussi à la problématique du dernier kilomètre et à l’environnement, le sollicite pour proposer une livraison « plus verte » à ses clients. Maxime Le Nocher a alors dû recruter jusqu’à constituer aujourd’hui une équipe de quinze coursiers, passés peu à peu en CDI. « Il faut une bonne condition physique car il ne s’agit pas d’une petite balade sac au dos, mais il faut surtout de la jugeote. Il faut être réactif, rigoureux et savoir être discret lorsqu’on récupère un courrier chez un avocat ou un pli dans un cabinet comptable. » L’ancien restaurateur, qui a travaillé dans de belles maisons notamment en Suisse, sait de quoi il parle lorsqu’il exige rigueur et sérieux.

40 % de croissance attendue en 2021

De Nice, Le Lien a essaimé à Cannes il y a deux ans et à Antibes, en début de cette année. Un déploiement prévu avant la crise et qui devrait s’arrêter là géographiquement parlant. Après avoir bouclé l'exercice 2020 à 430 000 euros, l'entreprise prévoit une « croissance de 40 % et l’augmentation d’au moins 25 %" de ses effectifs en 2021.
Maxime Le Nocher a d’autres projets en tête. Encore trop tôt pour être dévoilés mais il est question de « grosses opportunités qui pourraient appeler la création de nouvelles entités afin de créer un groupe ». Il étudie également un autre projet, pas directement en lien avec le vélo mais toujours dans le développement durable.

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