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Le laboratoire In'Oya développe son premier showroom à Dakar
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Le laboratoire In'Oya développe son premier showroom à Dakar

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Le laboratoire In’Oya, qui développe et commercialise des produits cosmétiques, créé voici maintenant dix ans par Abd Haq Bengeloune, vient de faire ses premiers pas à l’international, en Afrique. Une boutique de 400 m² a vu le jour à Dakar, inaugurant un nouveau concept de commercialisation.

Abq Haq Bengeloune, créateur et dirigeant du laboratoire In’Oya — Photo : D.R.

Le laboratoire In’Oya (16 salariés), créé en 2011 à Gardanne, développe des produits cosmétiques pour les peaux mates et noires. Après un déploiement en France et dans les Dom-Tom, l’entreprise s’est naturellement tournée vers l’Afrique et est en cours d’implantation au Sénégal où une filiale, baptisée In’Oya 221 a vu le jour en juillet dernier, détenue à 100 % par In’Oya et porteuse d’un projet original de création de showroom, Oya Time Center, de la marque. "Nous sommes une marque spécifique. Nous devons expliquer nos produits, convaincre les consommateurs", précise en préambule Abd Haq Bengeloune, créateur et dirigeant de l’entreprise. "En France nous sommes distribués au sein de réseaux des pharmacies et nous disposons d’une équipe d’animation qui tourne afin de parler de nos produits". À l’international, et notamment en Afrique, l’entreprise a choisi de développer en priorité un nouveau concept avec la création de showrooms, vitrines de la marque, dont la vocation est plus largement d’animer une communauté au travers de conférences, de rencontres…

Un nouveau concept de showroom

"Dans nos boutiques, nous organiserons des ateliers, des master class, nous voulons nous adresser aux femmes, qui sont les principales utilisatrices de nos produits cosmétiques. Les Oya Time Center doivent être des lieux de rencontres, de vie et de soins pour les femmes, dans lesquels nos produits sont présents, mais sans insister sur l’aspect purement commercial", poursuit le dirigeant, dont l’idée est de reprendre le concept du site internet, qui parvient à commercialiser les cosmétiques de la marque, en parlant d’autres choses : des recettes de cuisine, des conseils vestimentaires… "L’acte d’achat est anticipé de loin. Nous croyons dans cette logique qui a fait ses preuves sur le net. Dans la vraie vie, c’est pareil. Nous faisons donc un test en Afrique. Quand le concept aura fait ses preuves, nous reviendrons peut-être en France pour lancer quelque chose de similaire". L’entreprise est présente avec un site de 400 m² à Dakar et envisage de rapidement ouvrir une nouvelle boutique à Abidjan.

"il faut oser"

"Il faut oser, ne pas se poser de questions. On peut s’installer en Afrique, comme on le ferait en France", commente Abd Haq Bengeloune, qui ajoute : "Quand on regarde le Sénégal, il n’y a pas de grandes différences avec une région française. Avec mon épouse et associée, nous voulons montrer aux jeunes entrepreneurs qu’il est possible de se risquer sur le marché africain. C’est un marché comme un autre ". Abd Haq Bengeloune rappelle ainsi volontiers que lors de la création en France, du laboratoire In’Oya, son épouse et lui n’étaient que des étudiants en fin d’études, sans appui parental et sans socle financier. "Quand nous sommes partis au Sénégal, la situation était la même. Nous ne connaissions personne et nous y sommes allés sans recommandation, sans appui. La création de notre filiale nous a simplement pris une dizaine de jours. Il y a une simplification administrative en cours qui facilite les choses. Il y a des différences bien sûr, notamment un rythme bien plus lent qu’en France, le recours au paiement par téléphone portable et un système peu bancarisé qui a aussi recours assez souvent au paiement en liquide. Il faut s’adapter à ces spécificités", détaille le dirigeant qui insiste encore : "Mais la barrière à l’entrée n’est pas si élevée. Il y a des aides à l’export. Là-bas, tout est possible et, d’ici une dizaine d’années, ce ne sera sans doute plus le cas. Il y a tellement d’opportunités…" Quant aux problèmes de lenteurs administratives et de corruption, Abd Haq Bengeloune les balaye d’un revers de la main. "Il est en effet plus compliqué qu’en France de savoir exactement quels documents sont nécessaires pour telle ou telle opération, mais il ne faut pas sombrer dans le délire de la corruption. En faisant tout dans les règles, il n’y a aucun problème".

Le dirigeant envisage de s’installer une année ou deux au Sénégal afin de superviser l’installation de son réseau de showrooms, qui compte une dizaine de personnes. "Nous souhaitons en effet disposer deux ou trois autres implantations plus modestes afin de mailler le territoire". Les produits du laboratoire sont fabriqués par des façonniers, pour l’essentiel installés en régions Sud et Occitanie.

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