Nice
Le jumeau numérique d’Exactcure séduit les professionnels de santé
Nice # Industrie # Innovation

Le jumeau numérique d’Exactcure séduit les professionnels de santé

S'abonner

Exactcure simule les effets des médicaments sur son jumeau numérique pour éviter des interactions hasardeuses ou des dosages inefficaces ou dangereux. Créée à Nice en 2018, la medtech adresse un marché B to B dont les perspectives s’ouvrent de plus en plus largement, en France et à l’international.

Frédéric Dayan (au centre), Fabien Astic (à gauche) et Sylvain Benito sont les cofondateurs et dirigeants d’Exactcure — Photo : Exactcure

Exactcure a été choisi par UPSA pour développer l’application Med & Moi. Dates de péremption, interactions… en scannant les boîtes de médicaments, l’application permet de digitaliser l’armoire à pharmacie physique pour un bon usage du médicament, selon son profil âge, sexe, poids… L’entreprise a également lancé Examed, application qui permet quant à elle de simuler quelque 3 500 médicaments pour alerter sur les surdoses, sous doses ou interactions. "C’est un dispositif médical, explique Fabien Astic, l’un des trois cofondateurs et dirigeants d’Exactcure. Nous sommes experts de la pharmacocinétique, l’évolution de la concentration du médicament dans le sang, et de la pharmacodynamique, l’effet du médicament sur l’organisme. Notre métier est de savoir simuler les deux. On ne simule pas le corps en 3D mais on trace les courbes du médicament, c’est en cela que nous créons un jumeau numérique médicamenteux."

Un outil d’aide à la décision

Exactcure assure être le seul au monde à savoir, à ce jour, réaliser une telle simulation. Il faut dire que son développement avait démarré bien avant la création de l’entreprise en 2018. Son PDG, Frédéric Dayan, pharmacien et professeur de pharmacologie, dirigeait alors une équipe de R & D au sein de Dassault Systèmes, en tant qu’expert en modélisation. Sylvain Benito, autre cofondateur et mathématicien, travaillait également chez Dassault Système. Les maths, c’est justement ce sur quoi s’appuie la solution, que ce soit sous forme de tableaux, d’équations, de graphiques, de courbes ou de statistiques. "Avec notre propre robot développé en interne, nous cherchons d’abord toutes les publications existantes pour effectuer du NLP - du traitement automatique du langage naturel - qui se fait habituellement sur du texte, reprend Fabien Astic. On agrège l’ensemble des informations sur le médicament pour faire un méta modèle, un modèle agrégé. C’est cette simulation qu’on met à disposition du médecin comme s’il avait pu lui-même lire et agréger toutes ces éléments dans sa tête. Il s’agit d’un logiciel pour l’aider à prescrire le bon médicament, avec la bonne dose, au bon moment selon le profil du patient… C’est un outil d’aide à la décision."

Une levée de fonds en cours

Car Exactcure n’adresse pas directement le grand public. Ses clients sont des grands noms de la santé comme UPSA donc ou encore Vidal, auteur de la fameuse bible à couverture rouge rassemblant à l’attention des professionnels de santé, les caractéristiques des médicaments. Baptisée Vidal Sentinel, sa solution d’évaluation du risque des prescriptions pour les patients hospitalisés intègre la simulation d’Exactcure. "Ceux comme Vidal qui donnent les informations textuelles, n’ont pas les simulations mais ils sont déjà installés dans le quotidien du médecin. Nous, start-up de 25 personnes, face à plus de 200 000 médecins et 3 000 établissements hospitaliers en France, il nous faut une porte d’entrée. Notre business model est de vendre notre technologie de simulation médicamenteuse personnalisée." Comme elle s’apprête à le faire à l’américain Tabula Rasa Healthcare, partenaire de recherche pour l’heure et futur client. Exactcure est d’ailleurs en phase de levée de fonds visant d’ici septembre, 3 millions d’euros pour accélérer son développement commercial en France, en Allemagne et aux États-Unis. Ce qui implique un fort recrutement de commerciaux.
La start-up ne communique pas ses résultats mais dit avoir enregistré 50 % de croissance en 2021 et avoir déjà réalisé sur le seul premier trimestre 2022, 100 % du chiffre d’affaires de l’an dernier.

Nice # Industrie # Santé # Innovation