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Le groupe Paprec reprend l'activité EPC du groupe Cnim
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Le groupe Paprec reprend l'activité EPC du groupe Cnim

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Dans le dossier de reprise de la filiale EPC du groupe Cnim, le tribunal de commerce de Paris a tranché. Entre les deux offres de reprise sur la table, il a choisi celle du groupe Paprec, spécialiste français du recyclage.

Les élus locaux s’étaient mobilisés en début d’année 2021 pour sauver le groupe Cnim — Photo : O.Pastor TPM

Placée en redressement judiciaire, malgré un soutien massif de l’État, intervenu en mars 2021, la filiale Cnim EPC (division environnement et énergie, 300 emplois à La Seyne-sur-Mer) du groupe Cnim, premier industriel privé de l’aire toulonnaise (2 700 salariés, 417,9 M€ de CA en 2020) est désormais fixée sur son sort. Le tribunal de commerce de Paris a tranché et validé l’offre de reprise du groupe Paprec (CA 2021 : 2,2 milliards d’euros, 12 500 salariés), leader français du recyclage, au détriment de celle du groupe d’ingénierie belge John Cockerill (CA 2021 : 945 M€, 5 480 collaborateurs).

L’offre de ce dernier avait pourtant la faveur des représentants du personnel et avait reçu le soutien de Nathalie Bicais, maire de La Seyne-sur-Mer et d’Hubert Falco, président de la métropole Toulon Provence Méditerranée. Elle était aussi soutenue par le groupe seynois d’ingénierie Fortil (1 000 salariés), qui avait décidé de s’associer au groupe John Cockerill, pour "pérenniser les valeurs industrielles de Cnim", selon les mots du dirigeant et fondateur de Fortil, Olivier Remini.

Cette décision du tribunal de commerce de Paris est "l’aboutissement d’un long processus travaillé avec les salariés et administrateurs judiciaires et un résultat satisfaisant", selon le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie. "Cette reprise permet de maintenir une activité EPC à La Seyne-sur-Mer et de sauver un maximum d’emplois. Elle est enfin opérée par un groupe affichant un bilan solide. Soit une issue bien plus favorable que celle que nous pouvions avoir fin 2021, lorsque nous n’avions qu’une seule offre chinoise, sans réelle visibilité," ajoute le ministère.

Un nouvel avenir pour Cnim EPC

Le groupe Paprec a prévu de reprendre 227 salariés sur les 300 que compte la filiale EPC, 84 étant reclassés. Il établira, à La Seyne-sur-Mer, sa cinquième plateforme française (le groupe est déjà présent à La Courneuve, Paris, Saint-Herblain près de Nantes, Chassieu dans le Rhône et Toulouse) et les équipes de Cnim seront prochainement rejointes par d’autres services supports du groupe (informatique, ressources humaines, paye, comptabilité…). "Dès le dépôt de l’offre de reprise, le groupe Paprec avait indiqué pouvoir réaliser cette reprise sans soutien financier extérieur et vouloir injecter plusieurs dizaines de millions d’euros de fonds propres pour relancer l’activité", ajoute le cabinet d''Agnès Pannier-Runacher.

Après l’acquisition en juillet 2021 de la division O & M du groupe Cnim, le groupe souligne, par ailleurs par voie de communiqué, vouloir offrir aux équipes de Cnim EPC la possibilité de se projeter à nouveau dans un formidable avenir industriel. Grâce au savoir-faire de Cnim dans la conception de centrales thermiques et la valorisation des déchets, "nous allons proposer à nos clients des offres extrêmement complètes d’usines de valorisation des déchets en énergie", signale Sébastien Petithuguenin, directeur général de Paprec, en charge du pôle technologie pour le groupe.

La vente des autres activités

La vente de la division EPC s’inscrit dans un processus de vente, activités par activités, pour tenter de sauver ce groupe, considéré comme un fleuron industriel. Les divisions EPC et Opération & Maintenance ont été reprises par le groupe Paprec, l’activité Lab (traitement des fumées) a été adossée au groupe allemand Martin Gmbh, la filiale Bertin Technologies est en cours de cession au fonds français FCDE. "La reprise de ces quatre activités permet de préserver 90 % des 2 700 emplois du groupe Cnim", précise le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher. La dernière activité, CSI, portant sur des activités stratégiques de défense, devrait prochainement faire l’objet d’une cession, selon le ministère, qui indique "avancer avec un industriel de confiance avec l’espoir de trouver une solution de maintien de la totalité des activités et emplois dans les prochains mois." Cette activité occupe plus de 400 personnes à La Seyne-sur-Mer.

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