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Le futur Grand Marché de Provence sème pour mieux récolter
Bouches-du-Rhône # Agroalimentaire

Le futur Grand Marché de Provence sème pour mieux récolter

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Né en 1959, le Marché d’Intérêt National (MIN) de Châteaurenard ne correspond plus aux besoins de la filière fruits et légumes. Son futur s’inscrit dans le « Grand Marché de Provence ». L’année 2021 marquera le début des chantiers.

— Photo : JC.Barla

Au cœur d’un bassin qui produit quelque 800 000 t de fruits et légumes par an, le projet de « Grand Marché de Provence » suscite beaucoup d’attentes chez les producteurs, grossistes, expéditeurs et distributeurs de la région. Le Marché d’intérêt national (MIN) de Châteaurenard s’apprête à prendre une nouvelle dimension. Actuellement, le carreau de vente des fruits et légumes occupe 5 hectares, les entrepôts et hangars disséminés sur ses pourtours sont saturés. Le futur MIN sera transféré sur les zones des Iscles et des Vignes, à cheval sur les communes de Châteaurenard et de Noves. L’infrastructure comprendra un « Cœur de MIN » de 35 ha où se retrouveront producteurs, grossistes, expéditeurs… S’y ajoutera un pôle logistique de 7 ha avec des boxes de stockage de produits en froid positif et négatif. Enfin, un pôle transformation de fruits et légumes locaux et/ou biologiques complètera l'ensemble. Ce dernier logera également des espaces de formation, d’apprentissage, d’ingénierie, de R&D…

L’investissement s’élève à 100 M€, d’argent public et privé. Une Société Publique Locale (SPL) rassemblant ces partenaires pilote le projet. L'objectif est de tripler à terme les 150 M€ de chiffre d’affaires de l’actuel MIN.

En 2021, les premiers travaux du pôle logistique devraient débuter. Les premières occupations de locaux sont programmées pour 2022, leur commercialisation étant quasiment complète, selon Jérémie Becciu, directeur de la SPL Grand Marché de Provence.

Premiers bâtiments en 2023

Sur le Cœur de MIN les formalités prendront plus de temps, compte tenu du foncier à maîtriser, de la nécessité d’une enquête publique… « Le timing laisse entrevoir une construction des bâtiments en 2023, malgré les incertitudes actuelles, confie Jérémie Becciu. Nous travaillons sur tout ce qui accélèrera le business entre les acteurs : formation, emploi, digitalisation, accès routiers et mobilité durable… Je n’ai aucun souci sur l’attractivité du projet » poursuit-il.

Impatient de voir émerger et se concrétiser la vision affichée, un réseau d’acteurs économiques et institutionnels s’est constitué, « Actium Grand Marché de Provence », rassemblant déjà 75 entreprises qui emploient 3621 salariés pour 645 M€ de chiffre d’affaires. « Nous nous positionnons comme un catalyseur de tous les métiers de la filière alimentaire, explique Stéphane Gori, élu président en juillet 2020. Aujourd’hui, Grand Marché de Provence est un emblème pour les fruits et légumes, demain, il peut devenir une marque pour la viande, le poisson ou autres. Nous devons instaurer de nouveaux rapports avec clients et concitoyens dans un modèle économique viable et durable. Les enseignes de distribution partagent cette philosophie ».

Un espace à transformer

La limitation des salons internationaux de l’alimentaire et des déplacements complique la tâche pour promouvoir ce projet. « Un fruit, un légume, c’est un produit vivant, pas un boulon ! Il faut le sentir, le goûter… Nous apprenons à travailler différemment avec les clients, en particulier avec les étrangers, et mettons à profit la période pour consolider les bases du projet, recueillir les besoins des entreprises, faire de la pédagogie… » affirme Gilles Bertrand, directeur du développement d’Actium Grand Marché de Provence.

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